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Opinion

Trump, Poutine et le théâtre d'Alaska : Qui joue le rôle principal ?

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Le sénateur Chuck Schumer a crié au scandale : selon lui, Donald Trump a déroulé le tapis rouge à Vladimir Poutine, ce « voyou autoritaire », au lieu de défendre l’Ukraine et ses alliés. En gros, pour Schumer, Trump a transformé la géopolitique en pièce de théâtre. Et ce n’est pas faux : sauf qu’au théâtre, au moins, on sait qui joue quel rôle. Là, on se demande encore si Trump est metteur en scène, acteur principal ou simple figurant qui a oublié son texte.

Trump, sûr de lui, pensait arriver en Alaska pour serrer la main de son “ami” Poutine et lui dire : « Mon gars, il faut arrêter les bêtises en Ukraine. » Il croyait que Vladimir allait rigoler, hocher la tête et dire : « Pas de souci, Donnie, on arrête tout ça demain. » Mais il a découvert à ses dépens que Poutine n’est pas un petit copain de golf. C’est un joueur d’échecs qui ne lâche rien, surtout pas les territoires déjà avalés. Résultat : Trump s’est retrouvé avec un sourire forcé devant les caméras et un Poutine campé sur ses positions, aussi inflexible qu’une statue de bronze.

Mais attention : Trump lui-même s’est mis la corde au cou. Il a dit qu’il pouvait arrêter cette guerre. Pas “essayer”, pas “contribuer”, mais bien “arrêter”. Alors forcément, tout le monde le regarde. Les Ukrainiens, les Russes, les Européens, même les Chinois sont assis au premier rang pour voir si l’homme au slogan Make America Great Again saura faire plier l’ours russe. Parce que pour l’instant, l’ours raconte sa vie en Ukraine comme si c’était son journal intime, et personne ne l’arrête.

Trump pensait que la diplomatie, c’était comme un deal immobilier : tu négocies un immeuble, tu lâches un petit avantage, tu récupères gros derrière. Mais avec Poutine, la logique est différente : lui, il prend ton immeuble, il occupe les lieux, il change les serrures et, quand tu protestes, il t’explique que c’est pour ta sécurité.

Alors oui, Trump a désormais du pain sur la planche. S’il veut prouver que son amitié avec Poutine ne se limite pas à des poignées de main devant les caméras, il va devoir le coincer et l’obliger à changer le fusil d’épaule. Facile à dire, mais plus compliqué quand l’autre tient déjà le fusil en question et qu’il a des munitions pour dix ans.

Schumer a raison sur un point : ce n’était pas de la diplomatie, c’était du théâtre. Mais un théâtre tragique, où les bombes tombent vraiment et où les morts ne se relèvent pas après le rideau. Alors, si Trump veut prouver qu’il est autre chose qu’un comédien, il doit agir. Parce que depuis que Biden est parti, Poutine se sent seul maître à bord, et ça commence à suffire.

La conclusion est simple : Trump a voulu jouer au dur, il doit maintenant le devenir. Sinon, l’histoire retiendra qu’en Alaska, ce n’est pas Poutine qui a marché sur un tapis rouge mais Trump qui a glissé dessus.

Jacob Koné Katina 

Chroniqueur 

Consultant en communication