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Football : Arbitrage ivoirien/ Ces lois de jeu 2025-2026 méconnues des acteurs

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Les arbitres, souvent injustement pointés du doigt, ne font qu’appliquer des lois universelles. (PH : DR)
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Ces Lois du jeu, fixées par le Conseil international du football association (IFAB), qui encadrent chaque rencontre officielle, évoluent régulièrement pour s’adapter aux réalités modernes du sport et aux innovations technologiques. Pour la saison 2025-2026, l’IFAB a approuvé cinq changements majeurs qui sont entrés en vigueur dès la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2025, aux États-Unis du 14 juin au 13 juillet.

Pourtant, malgré l’importance de ces réformes, de nombreux acteurs notamment les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants et même les supporters n’en ont pas encore connaissance. En Côte d’Ivoire comme ailleurs, cette méconnaissance risque d’alimenter contestations et accusations injustifiées contre les arbitres, souvent pris pour cible. D’où la nécessité d’expliquer clairement ces nouvelles dispositions.

Le temps de possession du gardien

Jusqu’à présent, lorsqu’un gardien conservait le ballon plus de six secondes dans ses mains, l’arbitre sanctionnait l’action par un coup franc indirect. Désormais, cette durée passe à huit secondes, mais la sanction devient beaucoup plus sévère : l’équipe adverse bénéficiera d’un corner. Ce changement a pour objectif d’accélérer le jeu et d’éviter toute perte de temps volontaire. Mais pour les acteurs qui ne maîtrisent pas cette nouvelle règle, la décision d’un arbitre peut sembler incompréhensible, voire injuste.

Les balles à terre clarifiées

Lorsqu’un match est interrompu alors que le ballon se trouve hors de la surface de réparation, l’arbitre doit rendre le ballon à l’équipe qui en avait clairement la possession. Si cela n’est pas évident, la balle revient à la dernière équipe ayant touché le ballon. Cette précision vise à réduire les contestations et les gestes de fair-play forcé. Ici encore, un joueur mal informé peut s’estimer lésé et accuser l’arbitre d’injustice, alors que ce dernier applique simplement la loi.

Le contact avec le ballon hors du terrain

Il arrive qu’un remplaçant, un entraîneur ou même un joueur expulsé touche involontairement le ballon alors qu’il est sorti des limites du terrain. Jusqu’ici, cette situation pouvait donner lieu à une sanction sévère, parfois jugée disproportionnée. Dorénavant, l’arbitre accordera uniquement un coup franc indirect, sans sanction disciplinaire. Cette règle apporte une forme d’équilibre, mais elle reste méconnue et pourrait susciter des incompréhensions si elle n’est pas vulgarisée.

La communication autour de la VAR

Autre changement important. Les compétitions auront désormais la liberté d’autoriser ou non les arbitres à expliquer publiquement leurs décisions après visionnage vidéo. Si cette mesure est appliquée, elle renforcera la transparence et la compréhension des décisions arbitrales. Cependant, elle dépendra du choix de chaque compétition. Certains tournois permettront ces explications en direct, d’autres non. Ce flou peut être mal interprété par les spectateurs qui s’attendent à une uniformité mondiale.

Le repositionnement des arbitres assistants

Pour mieux collaborer avec la VAR et juger avec précision les actions près de la ligne de but, les arbitres assistants ne se placeront plus directement sur la ligne, mais sur celle du point de penalty. Ce repositionnement, technique mais essentiel, permettra de limiter les erreurs. Toutefois, il pourrait surprendre les observateurs et nourrir des soupçons infondés de favoritisme si la règle n’est pas bien connue.

Un défi pour l’arbitrage ivoirien

Au-delà de ces cinq grandes lois, la FIFA testera des caméras corporelles sur les arbitres afin de proposer des images inédites aux spectateurs. De plus, seuls les capitaines auront désormais le droit de s’adresser à l’arbitre dans certaines situations. Cette dernière mesure, déjà expérimentée, a montré son efficacité en renforçant le respect et en réduisant la pression sur les officiels.

Ces changements montrent une volonté d’améliorer le jeu, de fluidifier les matchs et de protéger l’autorité arbitrale. Mais ils ne produiront leurs effets que si l’ensemble des acteurs du football les connaît et les accepte. En Côte d’Ivoire, les arbitres sont souvent critiqués pour des décisions pourtant conformes aux lois internationales. Ce fossé entre la règle et la perception est dangereux. Il fragilise la crédibilité des arbitres et crée un climat de défiance.

Il appartient donc à la Fédération ivoirienne de football (FIF), aux clubs et aux médias spécialisés de vulgariser largement ces nouveautés. Car un arbitrage respecté repose avant tout sur une règle connue et comprise de tous. La méconnaissance ne doit plus servir de prétexte aux contestations injustes.

Olivier YEO