
Ce nouveau tragique épisode relance le débat sur la sécurité des habitations précaires dans les quartiers populaires d’Abidjan, où chaque orage devient une menace mortelle.
Une scène de désolation s’est produite à Abobo Sagbé, quartier densément peuplé d’Abidjan, dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 juin. Alors que les pluies s’abattaient avec violence sur la capitale, le mur arrière d’une maison familiale s’est effondré, tuant sur le coup quatre enfants âgés de 2 à 11 ans. Leur mère, blessée et en état de choc, a été évacuée vers un centre hospitalier.
Selon les premiers témoignages, le mur s’est écroulé directement sur la chambre des enfants, les ensevelissant sous les décombres. Malgré l’intervention rapide des pompiers civils, il était déjà trop tard. D’après les voisins, la maison présentait depuis plusieurs mois des signes de fragilité : fissures visibles, structure arrière rongée par les eaux pluviales. « On avait dit au père de famille de renforcer la clôture. Le sol bouge trop ici pendant la saison des pluies », confie un proche en larmes.
En outre, il apparaît que l’extension murale n’avait pas reçu de permis de construire et aurait été réalisée de manière artisanale sur un terrain instable. Le propriétaire, absent au moment du drame, pourrait faire l’objet d’une enquête.
Des chiffres qui font froid dans le dos
Ce drame survient dans un contexte alarmant. Rien qu’en juin 2025, plus de 10 décès liés aux intempéries ont été enregistrés à Abidjan. Le ministère de la Construction a annoncé l’ouverture d’une enquête technique et le lancement d’une mission d’inspection dans les zones à risque, notamment à Abobo, Yopougon et Cocody. « La prolifération des habitats précaires sur des terrains non viabilisés est un danger permanent pour les populations », a rappelé un agent du ministère.
Ce nouveau drame soulève une question cruciale : combien de vies faudra-t-il encore pour que la sécurité des logements devienne une priorité nationale ? Et pourtant, chaque saison des pluies semble répéter le même scénario tragique. Tandis que les chiffres s’alourdissent. À Abobo, le silence des décombres crie plus fort que les discours. Il est temps que la sécurité ne soit plus une option, mais une urgence nationale.