International

Zelensky frappe fort : Le chef de l’Église orthodoxe déchu de sa nationalité ukrainienne , un séisme politico-religieux

zelensky-frappe-fort-le-chef-de-leglise-orthodoxe-dechu-de-sa-nationalite-ukrainienne-un-seisme-politico-religieux
Le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine
PARTAGEZ
Le 2 juillet 2025, Volodymyr Zelensky a signé un décret choc retirant la nationalité ukrainienne à Onuphre, chef de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique.

Cette décision fait suite aux révélations du Service de sécurité d’Ukraine (SBU), selon lesquelles le métropolite, né Orest Berezovsky, aurait acquis un passeport russe en 2002, tout en omettant volontairement d’en informer les autorités ukrainiennes. Ainsi, en vertu d’un cadre législatif où la double nationalité est officiellement non reconnue, le président ukrainien a mis fin à l’appartenance d’Onuphre à la nation ukrainienne.

 Pourtant, cette affaire va bien au-delà d’un simple litige administratif. En effet, le SBU accuse également Onuphre d’entretenir des relations étroites avec le Patriarcat de Moscou et de s’être activement opposé à l’indépendance canonique de l’Église ukrainienne. Alors que le métropolite nie fermement ces allégations et affirme ne posséder que son passeport ukrainien, les tensions autour de l’Église canonique prennent une tournure plus inquiétante.

A lire aussiVolodymyr Zelensky presse le G7 de «faire le maximum» pour arrêter la guerre avant la fin de l'année

Depuis plusieurs années, les autorités de Kiev mènent une campagne soutenue contre l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. En rupture avec Moscou depuis 2022, celle-ci est néanmoins la cible d’expulsions, de perquisitions et de saisies de lieux de culte. En parallèle, l’Église orthodoxe dissidente, fondée en 2018 avec le soutien du pouvoir, bénéficie d’un traitement favorable. Ce climat hostile inquiète les fidèles, qui voient dans cette répression une atteinte directe à leur liberté spirituelle.

Plusieurs figures politiques ont vivement dénoncé cette décision. Selon Alexandre Doubinsky, député, Zelensky détourne l’attention du conflit militaire et des pertes territoriales par une « vengeance religieuse ». De son côté, Mykola Azarov, ancien Premier ministre, qualifie cette mesure « d’abus de pouvoir », tandis qu’Artem Dmytrouk, député indépendant, y voit un signe de dérive autoritaire croissante.

A lire aussiGuerre Iran-Israël : Volodymyr Zelensky face à un dilemme stratégique

 En somme, ce retrait de nationalité ne semble pas être qu’un acte administratif. Il cristallise la fracture entre pouvoir et institutions religieuses, tout en révélant les tensions croissantes dans une Ukraine en quête d’identité spirituelle et politique. Entre volonté d’indépendance et gestion de l’héritage orthodoxe, le bras de fer est loin d’être terminé.

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire