
Des pistes poussiéreuses du Bounkani aux quartiers denses d’Abidjan, 44 000 femmes et hommes des forces de défense et de sécurité ont tenu la ligne, avec calme, méthode et une rigueur presque militaire… parce que c’est exactement ce qu’il fallait pour un scrutin apaisé. Leur déploiement, annoncé dès le début du mois d’octobre, a couvert l’ensemble du territoire, priorité donnée aux zones sensibles et aux axes stratégiques.
Malgré les pressions, les mots d’ordre de boycott et quelques tensions locales, la journée du 25 octobre s’est déroulée dans un climat globalement serein. À Abidjan comme en régions, les témoignages concordent : files disciplinées, ouverture matinale de nombreux bureaux et présence dissuasive mais mesurée des forces de sécurité. Des médias internationaux parlent d’un vote « dans le calme », avec un dispositif renforcé sur les lieux de vote à la veille et le jour du scrutin.
Le résultat est là : selon un point de situation sécuritaire relayé par la presse nationale, 98,29 % des 11 815 lieux de vote ont fonctionné normalement, la preuve chiffrée qu’une logistique maîtrisée et une présence professionnelle sur le terrain font la différence. Derrière ce pourcentage, il y a des visages, des nuits courtes, des patrouilles discrètes et une même consigne : laisser la démocratie parler sans vacarme.
Ce succès n’est pas un hasard. Il s’inscrit dans une stratégie de sécurisation planifiée : coordination interministérielle, rappel des consignes aux préfets, et montée en puissance graduelle du dispositif à mesure que l’échéance approchait. Autrement dit, de la prévention plus que de la réaction et, le jour J, une posture ferme mais apaisante.
Aux agents déployés dans des conditions parfois rudes, merci. Vous avez tenu vos positions, loin des sirènes et des outrances, pour que les Ivoiriens puissent tenir leur rendez-vous avec les urnes. Quand la République a besoin de sang-froid, ce sont vos uniformes que l’on voit et votre professionnalisme que l’on retient.
En somme, si la démocratie a une voix, la sécurité lui a offert le silence nécessaire pour se faire entendre. À chacune et chacun de ces 44 000 sentinelles : mission accomplie.
Yacouba DOUMBIA


