People

Momo Jubilée de Londres (Opérateur économique) : « J’aime aider les jeunes ivoiriens qui entreprennent »

momo-jubilee-de-londres-operateur-economique-jaime-aider-les-jeunes-ivoiriens-qui-entreprennent
PARTAGEZ
A l’état civil Traoré Hamed, Momo Jubilée de Londres est un nom très connu du showbiz ivoirien et londonien. Basé entre la Côte d’Ivoire et Londres, ce diplômé d’un Master en Business management dans une prestigieuse université de Portsmouth en Angleterre nourrit de grandes ambitions pour sa ville natale, Tafiré où il est à l’origine de la création du Festi-Tafiré et d’une usine de transformation du beurre de karité.

Depuis plusieurs années, vous résidez à Londres en Angleterre où vous avez tout de suite su imprimer votre nom dans la sphère du showbiz londonien et ivoirien. Comment et pourquoi avez-vous opté pour cette destination ? Dans quel cadre y étiez-vous ?

C’est un parcours du combattant. D’abord, étant à Abidjan, j’ai eu mon BAC au lycée classique de Cocody. Ensuite, j’ai fait mon BTS au CBCG de Cocody où je fus le premier président de promotion. Après l’obtention de mon BTS, j’ai postulé dans une école en Angleterre et j’ai réussi à intégrer cette école comme étudiant.

 

Dans quelle filière vous orientez-vous une fois admis comme étudiant dans cette école ?

La première année, j’ai fait des cours accélérés en anglais. Avant d’avoir accès à l’université, j’étais dans l’obligation de parfaire d’abord mon niveau en anglais. Une fois cette étape réussie, j’ai fait un Master en Business management.

 

 

C’est tout de même étonnant de savoir que Momo de Londres tant chanté par des artistes ivoiriens est une tête pensante qui a fait de grandes études en Angleterre, n’est-ce pas ?

Je suis allé en Angleterre pour un seul objectif, étudier et décrocher des diplômes. D’ailleurs, dans les années précédentes, je recevais des invitations de l’ambassade de la Côte d’Ivoire au Royaume-Uni pendant l’indépendance. Cela parce que j’étais une fierté de la population ivoirienne en Angleterre. J’étais l’un des rares General Manager noirs originaire d’un pays francophone. J’ai travaillé dans une multinationale où j’ai commencé au plus bas niveau en tant que simple employé avant de passer superviseur, chef d’équipe avant de me hisser au niveau de Manager général.

Dans les années 2008, j’ai été débauché par une autre entreprise en tant que General Manager avec un salaire dix fois supérieur à celui que je touchais dans la précédente entreprise. C’est vrai qu’au pays, quand on parle de moi, c’est le volet amusement ou musical qui ressort mais je puis vous dire que je suis un grand bosseur.

 

Comment êtes-vous parvenu à imprimer le nom Momo de Londres comme pratiquement une marque déposée dans le showbiz ivoirien ?

En fait, j’ai eu le privilège de gérer l’un des plus grands restaurants ivoiriens à Londres qui est le Jubilée. De DJ dans ce restaurant, je suis passé gérant. C’est d’ailleurs à partir de là que mon nom Momo Jubilée de Londres a connu son envol. Plus tard, pour me démarquer, j’ai opté pour Le Jubilée de Londres, toujours en référence à mon restaurant qui était une adresse incontournable. D’ailleurs, toutes mes entreprises en Côte d’Ivoire s’appellent ainsi.

 

Vous étiez également très proche de certains artistes ivoiriens comme Serge Beynaud et bien d’autres, n’est-ce pas ?

J’aime aider les jeunes ivoiriens qui entreprenant et les artistes en font partie. Je me dis que je suis un incompris tout comme les artistes. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je soutiens les artistes et toutes ces personnes incomprises par le commun des mortels. Je suis également le père de plusieurs artistes et j’ai collaboré avec plusieurs de différents registres musicaux.  

 

Dans le prolongement ou la continuité de vos investissements dans le showbiz ivoirien, vous êtes depuis peu à l’origine de la création d’un festival dénommé Festi-Tafiré. Un festival dont l’ambition est de promouvoir la culture Tagbana et amorcer le développement de votre région. Qu’est-ce qui motive une telle initiative ?

Effectivement, depuis 20 15, j’ai été approché par des jeunes qui étaient curieux de savoir davantage sur mon parcours. A la suite de ce rapprochement est née l’idée de partager avec ceux-ci mon expérience d’une autre manière, à travers un festival. Lequel festival est un prétexte tout trouvé pour expliquer ma vie et surtout apprendre à la jeunesse qu’on peut partir d’un rien pour atteindre le sommet.

 

Certes, l’un des objectifs premiers du festival est la promotion et la valorisation du patrimoine culturel Tagbana mais également, vous mettez en lumière le beurre de karité, cette activité génératrice de revenus pour les femmes de Tafiré…

Effectivement, le Festi-Tafiré a plusieurs volets dont les volets culturel, social, économique et aussi touristique. Au niveau du volet social, nous promouvons le savoir-faire artisanal et traditionnel de nos mamans de la région. En les mettant à la lumière, nous transmettons ainsi ce savoir-faire-là à la nouvelle génération. Par la suite, nous mettons en place des outils de modernisation de ce savoir-faire de sorte à ce que la transformation du beurre de karité soit une véritable activité génératrice de revenus et créatrice d’emplois. Vous savez, le beurre de karité, en plus de son utilisation dans l’industrie cosmétique, il est également médical et nutritif.

 

Avez-vous réussi à trouver des débouchés de vente, de transformation, d’industrialisation du beurre de karité ?

Depuis un an, je suis en train de créer une usine de transformation beurre de karité. J’ai eu quelques difficultés dans la mise en œuvre de cet important projet notamment dans l’acquisition du terrain mais tout est rentré finalement dans l’ordre. Dans quelques années donc, cette usine de transformation du beurre de karité verra le jour. Avant donc que l’usine ne soit effective, nous formerons dans quelques jours 200 femmes sur le processus de transformation et de rentabilisation du beurre de karité. Après cette formation, nous passerons à la phase d’installation des usines. Et puis, il n’y a pas qu’a Tafiré que nous essayons d’aider la jeunesse. Le 11 mai 2025, j’étais au Maroc où avec une amie qui y vit, nous avons formé 136 femmes aux métiers de l’onglerie. Aujourd’hui ces femmes gagnent bien leur vie grâce à cette reconversion.

 

En plus de votre grande implication dans la promotion de la culture Tagbana, de votre contribution a une meilleure insertion des femmes, vous contribuez signification au développement de la ville de Tafiré à travers d’importants dons. Y a-t-il un message voilé derrière toutes ces actions ?

La vie n’a pas été facile pour moi. J’ai eu une enfance accompagnée souvent de grandes tristesses et j’ai compris que le partage est la plus grande valeur à cultiver. Je me suis donc assigné cette mission de partager avec ceux qui sont avec moi, qu’ils soient jeunes, âgés ou non. Le message derrière tout ça, c’est donc de dire à la jeunesse qu’avec la confiance en soi, la sobriété, la concentration sur ses objectifs, on peut atteindre son but et impacter positivement sa communauté.

 

Vous avez clôturé récemment la 3ème édition du Festi-Tafiré. Qu’est-ce qui a marqué cette autre édition ?

On dira la mobilisation qui a été exceptionnelle. Lors de l’élection Miss du festival, la Miss Festi-Tafiré 2025, une jeune fille de 18 ans en classe de 3ème a eu comme lot un terrain d’une valeur de 1,5 million F CFA. Ce qui représente beaucoup pour moi car avec de telles récompenses, on donne l’envie à notre jeunesse de se battre pour réussir et aider à la construction et au développement de Tafiré. C’est pourquoi je voudrais dire merci à ces jeunes de Tafiré qui contribuent fortement au développement de notre cité à l’instar de Traoré Souleymane et Wolo Coast dit Samory.

 

Philip KLA

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire