
Forte de 25 partis, la CAP-CI était sur le pied de guerre le samedi 31 mai 2025, à la place Ficgayo de Yopougon où elle a tenu son premier grand rassemblement dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Ce fut l’occasion pour l’ancienne Première dame, Simone Ehivet, de lister à nouveau les revendications de l’opposition qui tournent, pour l’essentiel, autour des points suivants : la révision du code électoral ; la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) ; la mise à jour de la liste électorale ; la réorganisation du découpage électoral ; la sécurisation du processus électoral ; le financement adéquat des élections, etc. Lors de cette mobilisation, la porte-parole de la CAP-CI, Simone Ehivet, par ailleurs, présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), n’a pas fait dans la dentelle. Elle a également mis le curseur sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). « Nous voulons pour les élections à venir, une CEI sans aucun représentant de partis politiques », a-t-elle déclaré, appelant à une structure véritablement neutre et impartiale. Autre point important : le découpage électoral. L’opposition exige une révision axée sur des critères objectifs et concertés afin d’assurer un équilibre représentatif sur l’ensemble du territoire. « On s’assoit, on discute et on arrête ensemble le critère. Une fois ce critère arrêté, on le respecte », a-t-elle soutenu.
Elle a exclu toute présence d’éléments perturbateurs
La sécurité du scrutin a été abordée, non sans fermeté. Elle a exclu toute présence d’éléments perturbateurs dans le processus électoral. « Cette année, nous ne voulons plus de Gbaka vert. Nous ne voulons plus de désordre, ni de microbes dans les meetings », a martelé l’ancienne Première dame. L’opposition réclame aussi davantage de transparence dans le financement des campagnes électorales. Elle demande un cadre clair, définissant les sources de financement, leur légalité et leur utilisation. « Il faut savoir qui donne quoi, comment c’est justifié et si cela respecte la loi », a-t-elle précisé, en dénonçant les inégalités criantes entre candidats. Autre exigence forte : l’équité dans l’accès aux médias publics. L’opposition estime que tous les candidats, quels que soient leurs bords politiques, doivent bénéficier du même traitement médiatique. Enfin, la coalition pense qu’à l’issue de toutes ces discussions, l’on ira inexorablement vers une réforme constitutionnelle.
« Si on s’assoit et qu’on discute sérieusement de tous ces points, on se rendra compte qu’il faudra aller vers une nouvelle Constitution, plus juste, plus équitable », a-t-elle plaidé. En dépit de tout cela, la CAP-CI déplore le silence du gouvernement. « Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réponse positive », a regretté la porteparole, appelant à une véritable volonté politique pour éviter une nouvelle crise électorale. Pour l’ancienne égérie de l’ex-refondation, il n’y a pas de raison que les élections se déroulent dans la violence, dans la bagarre. « Je voudrais encore inviter le gouvernement à convoquer incessamment le dialogue politique tant souhaité par les partis politiques et par la majorité écrasante de la population », a lancé Simone Ehivet. Elle ne s’est pas privée d’inviter la population à rejoindre le combat de la CAP-CI pour le dialogue, la vérité et la paix. « Pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix, pour que la Côte d’Ivoire retrouve la démocratie, pour que les élections de 2025 soient libres, soient justes, soient inclusives, soient transparentes, nous devons tous nous lever, nous mobiliser », s’est-elle exprimée.
On en aurait ri si le moment s’y prêtait
Il faut noter que Simone Ehivet a exhorté le RHDP à se choisir un candidat autre que le président Alassane Ouattara. On en aurait ri si le moment s’y prêtait. Or, justement, l’heure n’est pas aux ‘’amusailles’’, ni à la rigolade. C’est pourquoi, il convient, hic et nunc, de mettre les points sur les ‘’I’’ et les barres sur les ‘’T’’ afin que nul n’en ignore et que tout le monde soit sur le même niveau d’information. Alors, de quoi s’agit-il ? Commençons par le commencement. Quelle réalité physique recouvre la CAP-CI dont se fut le premier grand meeting ? L’on parle d’un groupement de 25 partis politiques. Mais, à la vérité, ce n’est qu’un seul vrai parti politique, en l’occurrence, le PDCI-RDA et quelques formations qui n’existent que par leurs leaders. C’est le cas de Simone Ehivet avec le MGC, de Blé Goudé avec le Cojep, de Danielle Boni Clavérie avec l’URD, de Kahé Éric avec l’AIRD et de bien d’autres dont très peu d’Ivoiriens connaissent la dénomination des partis politiques qu’ils dirigent.
Qu’on en juge. En effet, ils sont combien, les Ivoiriens qui connaissent les partis politiques suivants et ceux qui les dirigent ? Objectif république, Le Renouveau démocratique ; l’UID ; Force citoyenne ; le Parti ivoirien du peuple ; l’UDP ; Pour la Côte d’Ivoire ; PSD… Autant de formations qui n’ont qu’un seul mérite, celui d’exister…à travers la personne de leurs présidents. L’on aura d’ailleurs remarqué que ces partis ne sortent du bois qu’à l’approche de chaque scrutin présidentiel juste pour accompagner ceux qui les sollicitent. Puis, une fois cette échéance passée, ils retournent à leur anonymat, sans laisser d’adresse. Et dire que c’est sur ces formations que compte la CAP-CI pour faire passer ses requêtes qui apparaissent finalement comme une entourloupe destinée à abuser l’opinion. Sinon, comment considérer ces revendications dont la plus insolite est sans doute la Révision de la liste électorale (RLE) ? De fait, comment mettre en musique une autre RLE, alors que celle en cours n’est pas encore finalisée ? C’est donc à raison que certains y voient un stratagème de l’opposition afin de piéger le pouvoir. Puisque l’objectif ultime est d’amener celui-ci à ne pas respecter les délais constitutionnels, de sorte à ouvrir une transition qui serait une brèche dans laquelle s’engouffreraient les opposants. Il est donc évident que la CAP-CI dont chacun subodore le jeu, ne pourra rien créer. Aussi, les revendications qu’elle brandit comme un chiffon rouge ne sont-elles qu’un cache-sexe qui n’abuse personne.
Ambroise Tiétié