
Les partis politiques de l’opposition en Côte d’Ivoire, à l’instar du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), sont engagés dans leur combat. Mais si pour le parti au pouvoir, le RHDP, l’objectif reste de convaincre leur leader, le président Alassane Ouattara, de renfiler pour un nouveau mandat, l’opposition elle, a d’autres préoccupations. Il s’agit de la question épineuse de la radiation de la liste électorale par la Commission électorale indépendante (CEI) de certains leurs leaders. Il s’agit du président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), du président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé ; de l’ancien Premier ministre en exil depuis 2018, Soro Kigbafori Guillaume ; et de l’ancien maire de la commune du Plateau, Noël Akossi Bendjo, cadre du PDCI-RDA.
Mise en place depuis quelques mois dans le but de renforcer leurs forces, le mouvement politique de l’opposition, la Coalition pour l’alternance pacifique de Côte d’Ivoire (CAP-CI), n’a pas manqué de dénoncer ces ‘’éliminations’’ des cadres de l’opposition. En clair, dans un communiqué de presse qui date du 12 juin, la CAP-CI a mis en garde le pouvoir d’Abidjan face à la radiation de tous ces cadres. « La CAP-Côte d’Ivoire dénonce vigoureusement ce coup de force du Gouvernement, qui entend choisir les adversaires du RHDP, au mépris du pluralisme politique, de la liberté d’expression et de la souveraineté populaire. Cette démarche dangereuse porte atteinte à la paix sociale et ouvre la voie à une nouvelle crise politique aux conséquences incalculables », peut-on lire dans cette déclaration publiée sur la page officielle de la porte-parole de ce mouvement politique, Simone Ehivet Gbagbo.
En clair, cette organisation a également invité la communauté internationale à intervenir dans cette affaire où elle accuse la CEI et le gouvernement de travailler de connivence pour éliminer les principaux leaders de l’opposition. Mieux, elle dénonce ‘’les dérives autoritaires du régime en place, la violation répétée de la Constitution et des lois de la République, le projet manifeste d’un quatrième mandat illégal pour le Président sortant, Monsieur Alassane Ouattara’’. D’où sa mise en garde : « la CAP-CI exige la reprise immédiate et complète de la Révision de la liste électorale (RLE) avant le scrutin présidentiel ; la réinscription sans conditions du Président Cheick Tidjane Thiam, du président Laurent Gbagbo, de M. Soro Guillaume, du ministre Charles Blé Goudé et de M. Noël Akossi Bendjo ; l’audit indépendant et public de la liste électorale dite ‘’définitive’’ ; la démission de Monsieur Kuibiert Coulibaly pour sa posture partisane manifeste et la dissolution de la CEI dans sa forme actuelle ; la mise à disposition de la liste électorale dite définitive ».
La CAP-CI a également profité de l’occasion lancer un appel aux populations. « La CAP-CI reste résolument engagée sur la voie de la paix, de la justice et de la démocratie. Elle poursuivra son combat par tous les moyens non violents et légaux à sa disposition pour que la vérité triomphe et que le peuple ivoirien retrouve sa pleine souveraineté. Nous appelons nos militantes, militants, sympathisants, et tous les citoyens épris de démocratie, à rester en état de veille, unis, mobilisés et prêts à répondre aux mots d’ordre qui seront donnés dans les jours à venir », a-t-elle invité.