Politique

Présidentielle 2025 : Le gouvernement ivoirien recadre Laurent Gbagbo après son recours à l’ONU

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Le bras de fer juridique et politique entre Laurent Gbagbo et l’État de Côte d’Ivoire s’intensifie à l’approche de la présidentielle.

Au lendemain de l’annonce faite par l'équipe de l’ancien président ivoirien d’avoir saisi le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies pour dénoncer de prétendues « violations graves » de ses droits civils et politiques, le gouvernement a réagi avec fermeté.

Dans un communiqué signé par Jean-Marc Fedida, avocat de l’État de Côte d’Ivoire, dont lavenir.ci a reçu copie, ce jeudi 21 août 2025 et diffusé par le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, a rappelé que Laurent Gbagbo a été définitivement condamné le 29 octobre 2019 par le Tribunal de Grande Instance d’Abidjan pour atteinte à la probité publique. Cette condamnation, précise le document, a entraîné sa déchéance de ses droits civiques et politiques conformément au Code électoral.

« Une requête aventureuse et malfondée »

Selon le communiqué, l’ancien président, « pour des motifs manifestement inspirés par des considérations politiques », a introduit une requête le 21 juillet 2025 auprès du Comité onusien, sollicitant la suspension des effets de sa condamnation ainsi que de sa radiation de la liste électorale afin de recouvrer son droit d’être candidat.

Mais la réponse du Comité a été claire : le 20 août 2025, la demande de mesures provisoires a été rejetée, faute d’éléments établissant une violation des droits de M. Gbagbo. 

Pour le gouvernement, cette décision marque « l’échec d’une tentative d’instrumentalisation » des instances internationales et prouve que la stratégie de l’ancien chef d’État « visait à duper l’opinion publique sur la loyauté du processus électoral en cours ».

Tout en réaffirmant son attachement aux conventions internationales ratifiées, le gouvernement ivoirien « déplore que les décisions des organes de régulation internationaux soient ainsi dévoyées ».

Cette réaction officielle intervient alors que la question de l’éligibilité de Laurent Gbagbo reste au cœur du débat politique national à moins de deux mois de l’élection présidentielle.