Politique

Fourniture de l’électricité au Mali, suspension des exportations de certains produits viviers: La manipulation et le gros mensonge du capitaine Ibrahim Traoré

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Le leader de la junte au pouvoir au Burkina Faso a manifestement troqué le treillis pour enfiler le costume du politicien populiste et démagogue. A la faveur d’une cérémonie de soutien à son régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré a littéralement versé dans la manipulation des foules pour susciter l’adhésion des masses à leur aventure au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Son objectif, accabler la Côte d’Ivoire sur la question de la fourniture de l’électricité au Mali et de la suspension de l’exportation de certains produits vivriers. Mais, c’est un mensonge aussi gros comme le nez en plein visage.

Invité à un meeting de soutien aux autorités de la transition du Burkina, le 17 février 2024, le Capitaine Ibrahim Traoré a affirmé, sans citer ouvertement la Côte d’Ivoire, que ce pays a privé le Mali d'électricité pour inciter les populations de ce pays à la révolte. « Certains ont décidé de ne pas fournir de l'électricité à nos pays. Ce n'est pas gratuit, nous payons et ça contribue à leur économie. Ils ont essayé de faire souffrir le Mali et bien sûr en faisant fi de tous les textes, et de ne plus donner de l'électricité au Mali, espérant que la population se révolte, ça ne marche pas... ! », lâche le capitaine Ibrahim Traoré. Quel mensonge.

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Quelle manipulation !  La fourniture d'électricité au Mali est une affaire privée. Il existe une convention entre la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) et Énergie du Mali (Edm) portant sur la fourniture de 100 mégawatts par mois. Malheureusement, confrontée à une crise, EDM n'arrivait pas à honorer sa part d'engagement vis-à-vis de la CIE. La facture à payer par EDM est salée. Plus de 200 milliards de dette. La CIE menace de rompre la convention. C'est le président Alassane Ouattara qui souhaite que la fourniture d'électricité se poursuive au Mali malgré les impayés. Mais comme EDM peine à honorer ses engagements et que la dette s'alourdit, finalement la CIE décide de ne fournir que ce qui peut être payé. En fait, EDM percevait 100 mégawatts et ne payait que la valeur de 15 mégawatts. Finalement, au lieu de 100 mégawatts, c'est 15 mégawatts que le Mali perçoit. D'ailleurs, selon Jeune Afrique dans un article du 5 juin 2023, la production d’électricité au Mali serait en effet en mesure de répondre à la demande, puisqu'elle est passée de 400 mégawatts en 2020 à 500 aujourd’hui, selon les chiffres avancés par Lamine Seydou Traoré, Ministre de l'énergie d'alors. Il avait alors imputé les problèmes de distribution d’électricité à la vétusté du réseau et aux difficultés financières auxquelles est confrontée la compagnie EDM, qui affiche 600 milliards de F CFA de dette.

Songe, mensonge et manipulation…

Ibrahim Traoré a donc menti. Cela montre qu'il ne sait rien et qu'il ne maîtrise rien. Par ailleurs, par solidarité au Mali, il peut payer le déficit du Mali ou encore partager son électricité avec ce pays, puisqu'ils sont membres de l'AES. Le second pan du discours est relatif à la mesure temporaire d'interdiction d'exportation de certaines denrées alimentaires prises par la Côte d’Ivoire le 15 janvier 2024 relativement à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations. : « Dernièrement, certains ont décidé d'interdire l'exportation de leurs produits alimentaires vers le Burkina Faso. Très bien !  Ils ont donné une durée.

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Très bien. Nous ferons en sorte qu'à la fin de cette durée, nous interdirons l'entrée de ces denrées alimentaires sur notre territoire. Nous sommes capables et très bien capables ». Le capitaine Ibrahim Traoré oublie pourtant que le 9 décembre 2023, son gouvernement a pris une mesure interdisant l'exportation des céréales du Burkina jusqu'à nouvel ordre (voir document ci-joint). La Côte d’Ivoire a pris sa mesure temporaire le 15 janvier 2024. Pendant qu'il fustige une mesure temporaire, son gouvernement prend une mesure radicale plus d'un mois avant, au mépris de la solidarité entre État de l'AES. Cela s'appelle la trahison. Sa manipulation ne passera pas ! Comme il a annoncé la fermeture de ses frontières à nos denrées alimentaires, "Allons avec ça", comme le disent les Ivoiriens. Mais après, on ne pleure pas après "le coup du marteau".

 

Yacouba Doumbia

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