Trois jeunes dames ont été postées au centre du Collège des Unis. Elles sont assises sous un hangar à la devanture de l’établissement avec des chasubles à l’effigie de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Faible moisson pour ce trio. À 11 heures 11 minutes, elles n’ont inscrit que deux pétitionnaires, dont un nouveau majeur et le second pour un changement de lieu de vote. Pour l’une d’entre elles, c’est probablement une communication insuffisante relative au démarrage de l’opération, qui pourrait expliquer cette faible affluence. Une autre pense plutôt que la situation qui prévaut est normale. Faisant remarquer que ce genre d’opération commence généralement de la sorte.
Un souci de communication sur l’opération ?
C’est alors qu’un homme, qui pourrait avoir un peu plus de la cinquantaine, passe par là, tenant sur une béquille et pose la question de savoir ce qu’elles y font. La responsable répond qu’elles sont là pour la révision de la liste électorale. Il réagit en bougeant la tête du haut vers le bas et poursuit son chemin.
C’est pratiquement la même situation qui prévaut au centre du groupe scolaire Akeikoi-village (regroupant les écoles Akeikoi, 1, 2 et 3). Les trois jeunes dames, qui y ont été envoyées, s’ennuient en ce premier jour de la révision de la liste électorale. Si l’on s’en tient aux informations données par Coulibaly Odanga Awa, la responsable, aucun pétitionnaire n’a été enregistré jusqu’à 11 heures 50 minutes. De l’avis de Coulibaly Awa et ses collaboratrices, c’est certainement le manque de communication ou l’effet du premier jour, qui explique ce faible engouement. En tout état de cause, elles gardent bon espoir que les pétitionnaires finiront par venir se faire enrôler.
Quelques soucis avec la tablette
Les agents du centre du collège Destin ont eu un peu plus de visiteurs, comparativement à leurs pairs du collège des Unis et du groupe scolaire Akeikoi-village. Sauf que des soucis avec la tablette ne leur ont pas facilité la tâche. « La tablette se plante. Des pétitionnaires sont retournés chez eux à force d’attendre », explique, l’air abattue, la responsable des agents. C’est seulement quatre personnes qui ont été enregistrées jusqu’à 12 heures 30 minutes.
À environ un kilomètre de ce centre, se trouve celui du groupe scolaire Municipalité. Une marée humaine perçue à quelques pas de l’entrée principale dudit groupe scolaire, attire notre attention. Renseignements pris, il s’agit de l’enrôlement pour la carte de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Une affiche de la CEI sur laquelle se trouve la photo d’une jeune fille, est placardée sur le portail du groupe scolaire Municipalité. Sur celle-ci, on peut lire en partie : « Révision de la liste électorale du 19 octobre au 10 novembre. Nouveau majeur, majeur non inscrit. Active ton pouvoir. Inscris-toi sur la liste électorale. RDV dans un centre d’enrôlement ».
Les gens plus préoccupés par la carte de la CMU que la révision de la liste électorale
L’ambiance qui prévaut au lieu du site de l’enrôlement pour la carte de la CMU, contraste littéralement avec celle du centre de la révision de la liste électorale. Pas l’ombre d’une seule personne dans le centre, où ont été déployés Kouadio Brice, le responsable et deux jeunes dames. Ils sont installés dans la salle de CP2 de l’école Municipalité 3 et se tournent les pouces. « C’est lent », fait remarquer Kouadio Brice. Jusqu’à 12 heures 30 minutes, ils n’ont reçu que deux personnes pour le changement de lieu de vote, lesquelles n’ont pas les dossiers afférents à leur enrôlement. Elles ont alors été priées de partir chercher ces pièces afin de venir se faire enrôler. Kouadio Brice explique, par ailleurs, que les jours de cours, ils vont occuper le préau de l’établissement, situé à quelques pas de la salle de classe.
Les agents déployés au lycée moderne d’Abobo n’ont pas plus de travail que leurs collègues des autres sites précédemment visités. À notre passage, à 13 heures 50 minutes, la responsable du groupe et un de ses collaborateurs mangeaient du garba (NDLR : du thon frit accompagné de semoule de manioc cuite à la vapeur) au fond de la salle. Le troisième, qui s’ennuie sans doute, joue à un jeu sur son téléphone portable. La responsable explique qu’au moment de notre passage, ils n’ont enregistré qu’une seule personne : un nouveau majeur. Certains de ceux qui se sont rendus dans le centre, ont cherché à savoir si c’est bien la révision de la liste électorale, qui a commencé. D’autres ont demandé à connaître la liste des pièces à fournir pour le changement de lieu de vote.
Aristide Otré