Politique

Traitement des dossiers Probo Koala et Zimrida: La leçon de gouvernance du régime Ouattara à Gbagbo

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Le navire Zimrida est au cœur d’une affaire qui aura été gérée avec responsabilité par le pouvoir Ouattara. (Ph : DR)
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Selon bien des observateurs, l’affaire du navire Zimrida, transportant du nitrate d’ammonium, n’est pas sans rappeler le scandale des déchets toxiques, transportés à Abidjan et déversés dans plusieurs quartiers de la capitale en août 2006. Sauf que cette fois, les dirigeants font preuve d’une totale transparence dans ce dossier.

Tout a commencé le 30 décembre 2024. Annoncé au large d’Abidjan, un navire, dénommé Zimrida, battant pavillon de la Barbade, est suspecté de transporter 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium. Jugeant ces produits toxiques, un lanceur d’alerte, alerte l’opinion. De fil en aiguille, l’affaire enfle et fait grand bruit. Aussitôt, le Port Autonome d’Abidjan rend public un premier communiqué pour informer l’opinion de ce qu’il en est réellement, avec pour intention de rassurer les populations. Mais la suspicion ne retombe pas. Un second communiqué est produit le lundi 6 janvier 2025, lequel fait état d’une réunion de crise ayant réuni plusieurs acteurs concernés par le dossier : des ministères, la direction générale des douanes, la direction nationale des affaires maritimes et portuaires, le CIAPOL, le Conseil national de sécurité, etc.

Le produit n’est pas dangereux, selon le PAA

À l’issue de la rencontre les ayant réunis, le Port autonome d’Abidjan a tenu à faire cette mise au point à l’intention des populations : « Il ressort de cette réunion technique que le navire « ZIMRIDA » et sa cargaison ne représentent aucun danger pour les installations portuaires, encore moins pour les populations. Le nitrate d’ammonium n’est pas un déchet toxique, mais plutôt un intrant autorisé et couramment utilisé pour les engrais (activités agricoles) et pour la production d’explosifs à des fins de terrassement (activités minières, réalisation de routes). À cet effet, le chargeur (propriétaire de la marchandise) a obtenu toutes les autorisations des services compétents de l’État pour l’importation dudit produit ». Des explications visant à lever toute équivoque sur la nature et le caractère non toxique des produits incriminés.

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Et comme si cela ne suffisait pas, les autorités portuaires ont convié, le jour suivant, 7 janvier, la presse nationale et internationale à venir visiter ce navire perçu à tort comme le navire de la mort. C’est que le Zimrida avait finalement obtenu l’autorisation d’accoster au port d’Abidjan. « Nous sommes habitués à manipuler ce type de produit », a expliqué le DG du port d’Abidjan, Hien Sié, aux journalistes venus toucher du doigt ce qu’il en est du chargement de ce navire. « L’année dernière, c’est près de 46.000 tonnes de nitrate d’ammonium qui ont transité par ce port », a-t-il encore indiqué tout en soulignant que, cette fois, ce sont exactement 7 600 tonnes de nitrate d’ammonium qui sont arrivées et sont destinées à un groupe minier en Côte d'Ivoire. « « Le bateau ne présente pas d’avarie : il ne figure pas sur une liste noire », a encore tenu à préciser Hien Sié.

Opacité totale du temps du scandale des déchets toxiques

Comme on le voit, il y a chez les autorités ivoiriennes, une réelle volonté de faire toute la lumière sur cette affaire avec pour intention d’informer l’opinion et rassurer les populations. L’on note une démarche responsable visant à dissiper toute psychose semée par des colporteurs de fausses nouvelles. Tout le contraire de ce qui s’est passé, il y a 18 ans, quand le navire Probo Koala est arrivé en Côte d’Ivoire avec des déchets jugés toxiques. On se souvient que ce pétrolier, affrété par la société de courtage pétrolier Trafigura, a débarqué le 19 août 2006 à Abidjan avec 500 tonnes de déchets pétrochimiques hautement toxiques, qui ont été clandestinement déversés en divers points de la capitale. C’est l’odeur irrespirable de ces produits toxiques et leur impact sur la santé des populations qui ont alerté l’opinion sur ce scandale. Ni les dirigeants d’alors, au plus haut sommet, ni les responsables du port autonome d’Abidjan, n’avaient donné la moindre information sur l’arrivée du navire Probo Koala, encore moins sur son chargement ni sur l’opération consistant à déverser dans les rues de la capitale, ces produits de la mort. Résultat : plus de 100 000 personnes ont été contaminées dont plusieurs morts. C’est là toute la différence entre la gestion du dossier du navire Zimrida sous Alassane Ouattara et celui des déchets toxiques du pétrolier Probo Koala, sous le régime de Laurent Gbagbo.

Assane Niada

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