Politique

Présidentielle 2025/Mamadou Touré sur France 24: "Au RHDP nous avons des plans B et C, mais Alassane Ouattara reste notre plan A"

presidentielle-2025-mamadou-toure-sur-france-24-au-rhdp-nous-avons-des-plans-b-et-c-mais-alassane-ouattara-reste-notre-plan-a
PARTAGEZ
Le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Mamadou Touré, était hier jeudi 1er mai 2025, l’invité du journal de l’Afrique de France 24. Le porte-parole adjoint du gouvernement, mais aussi du RHDP a exposé les avancées significatives réalisées sous le magistère du Président Alassane Ouattara. Il a réaffirmé par la même occasion la volonté du parti au pouvoir de voir le Chef de l’Etat accéder à la requête de son parti, d’être le candidat du RHDP.

On a une question qui brûle toutes les lèvres, est-ce que Alassane Ouattara sera candidat à sa propre succession ? Est-ce qu’il sera candidat pour un quatrième mandat ?

 En tout cas c’est notre volonté, c’est notre souhait, c’est le souhait de son parti, c’est le souhait de l’ensemble de ses militants, au regard de tout ce qu’il a pu apporter à ce pays les quinzaines dernières années, au regard du bilan révisant que nous avons eu, nous avons une richesse qui a été plus que doublée, je parle en termes de PIB, le revenu par habitant a doublé, nous avons une croissance moyenne donc de 6% par an, beaucoup d’actions sociales, près de 400 000 ménages encore du moins ont bénéficié des filets sociaux, un taux de l’électrification de notre pays qui a quasiment triplé, le nombre de constructions d’écoles pour les enfants a quasiment doublé, une production en électricité qui a quasiment doublé et lorsqu’on regarde aujourd’hui les défis auxquels nous faisons face et surtout les incertitudes dans ce contexte mondial et sous-régional, nous pensons qu’il en a encore un leadership nécessaire pour nous conduire et nous espérons qu’au mois de juin il nous donnera une réponse positive. On se souvient de la précédente élection présidentielle, on sentait que monsieur Alassane Ouattara n’était pas partant, il avait eu deux premiers ministres qui étaient favoris pour briguer ce mandat et finalement ils sont malheureusement décédés les deux et il est parti à ce troisième mandat. En janvier dernier il avait déclaré qu’il était prêt mais qu’il y avait une demi-douzaine de personnes qui pouvaient aller à sa place dans le parti, dans cette formation politique, le RHDP.

 Est-ce que ce n’est pas souhaitable à son âge à 83 ans qu’il laisse la place puisqu’il y a une demi-douzaine de candidats qui pourraient prendre sa place ?

 Le RHDP est un grand parti, nous ne sommes pas comme ceux qui considèrent qu’il n’y a pas de plan B, plan C, plan Z, nous sommes un grand parti qui regorge de beaucoup de cadres compétents. Vous savez madame, l’élection présidentielle recommande beaucoup de choses au-delà de la compétence, c’est aussi le leadership, la capacité à rassembler, à faire face aux défis et pour nous le plan A c’est Alassane Ouattara.

« Le RHDP espère une réponse positive d’Alassane Ouattara en juin 2025 »

Je me souviens qu’en 2020, à la précédente présidentielle, il avait envisagé de faire voter une loi pour limiter l’âge, pour ne pas qu’il y ait de candidats qui soient trop âgés à la présidentielle. Il avait parlé de ce projet, il avait dit qu’il fallait tourner la page et qu’il fallait qu’une nouvelle génération aussi vienne de l’Ouattara. Le projet qui a été présenté en 2015 a fait l’objet d’une révision constitutionnelle en 2016 et vous savez que pour cette révision il n’y avait pas de limitation de l’âge pour être candidat à l’élection présidentielle. Il y a eu un débat public. Mais ce que je veux vous dire c’est que pour l’élection présidentielle de 2020, le président Ouattara fait preuve de responsabilité. Regardez un peu le contexte à l’époque et je pense que sa volonté a été de céder le pouvoir à Amadou Gon Coulibaly qui a été désigné comme candidat, mais il a aussi un sens élevé de la responsabilité. Et donc le pays est au-dessus de tous de nos ambitions personnelles et si la raison le commande, l’intérêt du pays le commande et comme nous le pensons, nous pensons qu’Alassane Ouattara encore beaucoup apportera à Côte d’Ivoire.

Et il y aura un congrès prochainement ?

On aura un congrès, ça a été annoncé par le parti le 21 et 22 juin et à cette occasion le parti se mobilisera pour lui demander d’être notre candidat à l’élection présidentielle.

 Si on devait donner un pourcentage sur la candidature d’Alassane Ouattara ?

Si vous demandez mon avis personnel c’est 100%. 100% ?

Il reviendra décider au mois de juin. Donc il prendra sa décision et évidemment on suivra ça avec beaucoup d’attention. Alors cette élection présidentielle se déroule tout de même dans un contexte particulier et encore beaucoup de tensions.

Est-ce que vous craignez que cette élection se déroule dans un climat encore tendu ?

 D’abord deux choses, vous aurez remarqué que partout dans le monde, on l’a vu récemment avec les Etats-Unis, même ici en France, les élections présidentielles sont toujours l’occasion donc de tensions. Mais là ces tensions peuvent être artificielles ou réelles et en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, je pense qu’il faut s’interroger sur ces tensions artificiellement créées par une opposition qui a participé de façon consensuelle à l’élaboration des règles d’un processus électoral et qui, s'attend à une défaite certaine, vient de remettre en cause donc ces règles qui ont fait l’objet d’un consensus. Ça c’est la première des choses. La seconde chose madame, c’est que nous sommes une jeune nation et nous sommes en train de consolider notre démocratie et l’état de droit et la Côte d’Ivoire n’échappera pas à la réalité que nous avons dans tous les pays démocratiques et la démocratie rime avec le respect de l’état de droit. Et l'état de droit, comme ça a été le cas au Sénégal, je vais le rappeler’ Rappelez-vous que Ousmane Sonko, le leader charismatique de l’opposition au Sénégal, avait fait l’objet d’une condamnation et a été rendu inéligible mais n’a pas brûlé Sénégal. Ousmane Sonko, pour permettre donc une élection inclusive et l’alternance, a choisi un candidat au sein de son parti politique et qui d’ailleurs a gagné l’élection présidentielle. Je vais rappeler aussi que le fils donc de monsieur Wade, qui avait aussi des problèmes de nationalité, a été éliminé. Mais la maturité démocratique au Sénégal est telle que, contrairement à une certaine classe politique ivoirienne qui ne veut pas entrevoir d’alternative ; au Sénégal, vous avez des responsables qui respectent l’état du droit et donc qui ont trouvé des mécanismes pour permettre à leur parti politique de passer.

Donc ce n'est pas nous qui faisons une élection inclusive, c’est ceux qui veulent empêcher leur parti politique d’être à cette élection, qui refusent.

Il y a tout de même une situation en Côte d’Ivoire qui fait que Alassane Ouattara pourrait avoir l’écarte entre ses mains puisque par exemple Charles Blé Goudé avait demandé une amnistie présidentielle pour pouvoir aller à cette présidentielle, une amnistie qui ne lui a pas été accordée?

Madame, il faut qu’on arrête d’avoir du mépris pour les Etats africains. Vous savez, Alassane Ouattara est certes Président de la République, mais il est tenu par la constitution et par les lois comme tout citoyen ivoirien. C’est vrai qu’en tant que Président de la République, il a des prérogatives, mais ses prérogatives sont aussi limitées. Il ne pouvait pas amnistier Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ? Non, Alassane Ouattara ne peut pas amnistier qui que ce soit. Ce qui aurait pu être possible, c’était une proposition de loi à l’Assemblée Nationale. Mais Madame, cette proposition aurait pu venir aussi de l’opposition, puisque la loi permet à ces partis politiques qui ont des groupes parlementaires d’initier donc des propositions d’amnistie. Alors je trouve curieux que des partis qui sont aussi préoccupés par la situation de Blé Goudé n’aient rien entrepris dans ce sens. Le PPACI aurait pu initier un projet de loi à l’Assemblée Nationale. Est-ce qu’en réalité, ils voulaient que Laurent Gbagbo parte à ces élections ? Je ne crois pas. Et donc, je dis, c’est une question de responsabilité. Aujourd’hui, Alassane Ouattara travaille avec un pays en sécurité. Nous avons des institutions en charge d’organiser des élections qui font leur travail. Il n’est pas question de s’immiscer dans ce travail pour garantir leur indépendance. Il revient maintenant à chaque parti politique de s’organiser pour participer à ces élections, en n’empêchant pas ses électeurs de pouvoir choisir un candidat.

Est-ce que vous pensez que cette élection va se dérouler dans un climat apaisé, malgré toutes ces tensions, malgré le fait que les gros candidats n’ont pas pu être candidats ?

Il ne faut pas avoir du mépris pour les autres candidats. Simone Ehivet Gbagbo qui est une figure historique de l’opposition et qui est candidate. Il y a Jean Louis Billon qui est candidat. Il faut respecter tous les candidats. Moi, je respecte tous les candidats. Quand vous prenez le cas de M. Thiam qui a raconté beaucoup de choses, beaucoup de contre-vérités, qui ose dire que comme 99% des Ivoiriens, lui avait une méconnaissance de la loi. Madame, vous trouvez ça sérieux que quelqu’un qui depuis deux ans est candidat à une élection présidentielle vienne dire qu’il ne connaissait pas les lois qui régissent la participation d’une élection présidentielle ? Soit il est de mauvaise foi ou c'est de la légèreté. Et donc, il met 16 mois avant de renoncer à une nationalité alors qu’il aurait fallu qu’il renonce à temps à cette nationalité pour être candidat. Je pense qu’il faut être sérieux.

 Vous pensez que les Ivoiriens comprennent tout cela ?

Les Ivoiriens aspirent à la paix. Les Ivoiriens ont été souvent traumatisés par ce qui s’est passé en 2010. Les Ivoiriens aspirent à la paix. D’ailleurs, en 2020, cette opposition n’a pas réussi à mobiliser l’opinion en sa faveur et je ne vois pas comment cette fois-ci ils pourront le faire. Et dire qu’en dépit de tout ce qui est dit, M. Thiam, et je viens donc le rappeler, fait face à ses propres turpitudes. Il n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Ce sera le mot de la fin.

Manuel ZAKO

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire