
Des décideurs politiques, chefs d'entreprise, investisseurs et journalistes séjournent en terre ivoirienne pour échanger sur les stratégies visant à renforcer les investissements et le développement du secteur privé sur le continent africain. L'événement, placé sous le thème « Un New deal public-privé peut-il rabattre les cartes au profit du continent ? », a été une fois de plus l'occasion pour le président ivoirien d'associer sa voix à celles des participants venus de divers continents pour plancher sur les défis actuels du moment. Alassane Ouattara appelle, au sortir de ces conclaves, à une mutualisation des forces permettant de briser les barrières et mieux faire face aux chocs qui empiètent sur les politiques économiques des États africains. Selon le chef de l'État, l'Afrique subit, de plein fouet, les crises mondiales provoquant une réduction de l'accès au financement.
Il en est de même pour les menaces permanentes du terrorisme qui ont un fort impact sur les populations. Cependant, en dépit de ce contexte mondial difficile et incertain, le président Ouattara suggère de faire preuve de résilience. Chose qui passe par le renforcement des échanges intra-africains à travers la poursuite des efforts de transformation de l’économie. « L’Afrique subit de plein fouet, ces crises. L’accès au crédit est fortement réduit. De nombreux pays sont en proie à l’insécurité, sous les menaces permanentes des groupes terroristes, tandis que d’autres sont dans l’instabilité politique, accentuant chaque jour, les souffrances des populations. Malgré ce contexte mondial incertain, la Côte d’Ivoire fait preuve de résilience et poursuit une dynamique de croissance forte et soutenue établie à 6% en 2024. L’inflation est maîtrisée et devrait se stabiliser autour de 3% en 2025 bien en deçà de la moyenne régionale. Mais, tout ceci ne peut évoluer qu’avec un secteur privé dynamique et c’est le choix que nous avons fait », a souligné le chef de l’État. La Côte d'Ivoire poursuivra sa vitesse de croisière dans le but de veiller à la solidité de son cadre macroéconomique pour favoriser le développement du secteur privé, a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le chef de l’exécutif ivoirien a évoqué le cas de la jeunesse africaine qu'il a encouragé à s’investir dans le secteur de l’intelligence artificielle et des technologies.
« Je pense que l’Afrique a beaucoup de potentiels dans ce domaine, avec sa jeunesse qui est véritablement accro à l’intelligence artificielle. Et nous devons tout faire pour encourager notre jeunesse à s’investir davantage dans ce secteur », a déclaré le président de la République. Avant lui, Makhtar Diop, le Directeur général de la Société financière internationale (SFI), a appelé à son tour, « à l’éclosion d’une Afrique à la hauteur de son potentiel ». « Le continent ne peut plus se contenter d’exporter des ressources brutes, il doit bâtir des valeurs locales. Chaque jour, sans intégration économique, est un jour de croissance manqué, une opportunité gaspillée. En transformant nos matières premières chez nous, nous renforcerons notre place dans le commerce mondial », at-il soutenu. Il a également fait cas de la seconde richesse de l’Afrique qui est sa jeunesse. « Notre jeunesse représente notre plus grand atout. Pour que le secteur privé joue pleinement son rôle, il faut lui offrir un environnement propice, un climat des affaires attractif, des chaînes de valeur régionales intégrées, un dialogue public-privé constant », a relevé le Directeur général de la SFI. « Dans les 10 prochaines années, le monde devrait créer 1,2 milliard d’emplois. La SFI a décidé d'augmenter son engagement sur le continent », a-t-il mentionné. Organisé par Jeune Afrique Media Group et co-organisé par la société financière internationale, l'Africa CEO Forum réunit plus de deux mille chefs d'entreprise et décideurs gouvernementaux. Ces assises, qui dureront deux jours, seront meublées par des conférences, des débats, des rencontres de haut niveau pour mettre en lumière l'importance du secteur privé dans le développement du continent africain.
Venance KOKORA