
Les experts du monde entier se penchent sur un sujet brûlant, les filtres à cigarettes. Ces petits cylindres en plastique, souvent perçus comme anodins, pourraient bientôt être interdits.
Cette année, le thème de la conférence met en lumière les ravages environnementaux causés par le tabac, en plus de ses effets bien connus sur la santé humaine. Les mégots de cigarettes, en particulier, sont dans le viseur. Non biodégradables, toxiques et omniprésents dans la nature, ils représentent une source majeure de pollution. Andrew Black, chef par intérim du secrétariat de la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’OMS, rappelle un chiffre alarmant : « On estime à 4 500 milliards le nombre de mégots de cigarettes jetés chaque année dans le monde ». Pour lui, la solution est claire : supprimer les filtres, qui « n’atténuent pas les effets toxiques de la cigarette ».
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les filtres ne rendent pas la cigarette moins nocive. Plusieurs études scientifiques le confirment leur présence ne réduit en rien la toxicité du tabac. Alexandre Golan, du collectif CAP 0 Mégot, va plus loin « Le filtre est uniquement fait pour augmenter la "fumabilité". C’est un outil marketing, il rend la cigarette plus agréable en bouche. » Autrement dit, les filtres faciliteraient la consommation, tout en aggravant la pollution. Un double impact que les experts jugent de plus en plus injustifiable.