Santé

Santé mentale : Les additions au numérique pourraient avoir un impact sur la  santé mentale des jeunes ?

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faire de la santé mentale pour tous une priorité mondiale
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Souvent négligés en Afrique, ou pris comme une œuvre des êtres de l’au-delà, les problèmes liés à la santé mentale commencent à être de plus en plus considérés. En ce jour dédié à la santé mentale, psychologue, parents et jeunes se prononcent.

Certaines personnes lient automatiquement bien souvent tout ce qui est folie, dépression, à la santé mentale. « Je pense directement à la dépression lorsque je vois ‘’santé mentale’’ parce qu’aujourd’hui, cette expression est liée depuis pas mal de temps à la dépression. Quant aux réseaux sociaux, ils calment comme intensifient la dépression. Ils sont un couteau à double tranchant » explique Joan Monteiro, jeune Maman entrepreneur.

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Lisette N’Guessan, responsable de vente et commerce, prend à cœur ces troubles mentaux et insiste sur ce mal « la santé mentale est vraiment primordiale. On a tendance à négliger la santé mentale et à plus privilégier la santé physique mais pour ma part les deux sont à ne pas négliger. La santé mentale peut avoir un impact sur la santé physique et vice versa ; il ne faut donc pas les négliger. De plus notre milieu capitaliste qui nous oblige à faire de notre mieux pour aller de l’avant pour prouver notre valeur dans la société peut être un facteur de problème lié à notre santé mentale ».Elle se prononce aussi sur le rôle d’internet à ce niveau en indexant les consommateurs ainsi que les influenceurs « Il y a les réseaux sociaux qui ont aussi un impact très pesant. Sur les réseaux sociaux, on est ce qu’on n’est pas et quelqu’un qui a une santé fragile, en tant que consommateur des réseaux sociaux, peut vouloir par exemple ressembler à son influenceur qu’il voit quitte à vivre au-dessus de ses moyens. Pour ce qui est de l’influenceur, il doit toujours être souriant, jovial,  montrer le bon côté lorsqu’il est à la caméra parce qu’il a une pression venant de ses abonnés. Il doit tout faire pour les satisfaire même quand il n'a pas le moral,  quand il est anxieux, il est obligé de créer du contenu ».

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Elle-même, victime de souci lié à la santé mentale, invite à la lutte contre ce problème tabou « J’ai déjà côtoyé des personnes victimes de santé mentale et moi-même je suis victime. À mon niveau j’essaie de lutter contre l’anxiété, les angoisse. Pour moi c’est primordiale,  je fais tout pour essayer d’aller mieux et quand ça ne va pas j’essaie. Mais bon, c’est pas partout qu’on doit positiver. C’est vrai qu’on nous dit qu’il faut positiver mais après ça ne règle pas les choses. Et puis il faut voir des psychologues et professionnels en la matière, en gros ne pas négliger sa santé mentale. C’est tout ce que je peux dire ».  Professeur  Yao René Tychique, psychologue, a été interrogé sur la question. Il  a pris la peine de revenir sur certains points essentiels tels que les facteurs des maladies mentales et le rôle des réseaux sociaux. Pour lui, « la santé mentale fait allusion à notre bonne santé émotionnelle en général. Elle fait partie de notre bien être global (physique, mental et social) et nous permet de ressentir des émotions, de penser, d'agir et faire face aux problèmes de la vie. À L'échelle mondiale, un enfant de 10 à 19 ans souffre de maladie mentale » fait-il savoir. Les causes des maladies mentales sont d'origines biologiques, psychologiques et sociales. « Il y a le dérèglement de la chimie du cerveau et de la pensée, le déclenchement par des événements et difficultés de la vie, les dommages prénataux, traumatismes physiques, les infections et déséquilibres chimiques dans le cerveau, l’absence de soutien social, les mauvais traitements durant l'enfance, les violences familiales, etc » nous confie le psychologue.

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Le lien de causalité entre réseaux sociaux et maladies mentales n'est scientifiquement pas établi. Mais les additions au numérique en général pourraient avoir un impact sur la  santé mentale des jeunes. (Cela reste à démontrer) Bien que n’étant pas héréditaires, les troubles mentaux, selon le Professeur Yao, peuvent guérir « avec le progrès de la psychiatrie et de la psychologie clinique et psychopathologique mais cela reste très difficile en Afrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier car il faut tenir compte de nombreuses variables telles que l'âge du patient, la nature du trouble l'anamnèse de la maladie, la disponibilité des spécialistes et des structures de prise en charge psychosociale post-traumatique, etc » ajoute-il.

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Mais sachez que les maladies mentales comme les maladies physiques laissent toujours des séquelles dans la vie des patients. C’est pourquoi, il préconise de soutenir ces malades, de les aider à leur resocialisation et éviter surtout de les stigmatiser. Avec le Programme National de Santé Mentale, il y a en Côte d'Ivoire une cinquantaine de structures qui en occupe des cas dont 30 structures publiques, 12 structures privées, 14 structures confessionnelles/ONG et une communautaire (une seule en zone rurale). Outre ces structures, on peut citer : l’hôpital psychiatrique de Bingerville, l’Institut National de Santé Publique d'Adjamé et l’hôpital Mère Enfant de Bingerville.

Hadassa T.

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