
Arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril, à la veille d’un mouvement de grève de son organisation, il avait été condamné le 9 avril à 24 mois de prison ferme pour coalition d’agents publics et entrave au fonctionnement du service public d’éducation. Toutefois, après l’obtention d’une liberté provisoire le 7 mai, son affaire a pris une tournure hautement symbolique.
En effet, cette audience a marqué une étape cruciale dans la lutte pour la liberté syndicale en Côte d’Ivoire. Défendu par Me Boto et Me Zadi, l’accusé a vu ses avocats dénoncer de nombreuses irrégularités dans la procédure ayant conduit à sa condamnation initiale. D’une part, ils ont mis en avant les conditions d’arrestation de leur client. D’autre part, ils ont invoqué des références juridiques solides, notamment les conventions 87 et 98 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et les dispositions constitutionnelles ivoiriennes garantissant la liberté syndicale.
Un droit légitime en question
Pour les défenseurs d’Assy Dugarry Ghislain, il n’a fait qu’exercer un droit reconnu en menant des activités syndicales dans le cadre des 15 heures de décharge prévues pour les délégués syndicaux. De ce fait, ils ont interpellé le tribunal : « Pourquoi la loi accorde-t-elle une décharge si l’on ne peut l’utiliser sur le lieu et pendant les heures de travail ? »
De plus, les avocats ont insisté sur l’impact international de cette affaire, suivie de près par des organisations de défense des droits humains. Selon eux, une décision défavorable à leur client ternirait l’image de la Côte d’Ivoire et remettrait en cause son engagement envers les conventions ratifiées. Ainsi, au-delà du cas personnel d’Assy Dugarry Ghislain, c’est l’avenir du droit syndical ivoirien qui est en jeu.
Une solidarité sans faille
Malgré l’absence de son porte-parole principal, Bli Blé David, en mission à Genève, l’IS-MENA/METFPA a tenu à être représentée. Kla Alain Charles, accompagné de Kouamé Zouzou Raphaël et Zondé, ont réaffirmé leur soutien indéfectible à leur camarade tout au long de l’audience.
Par ailleurs, dans une publication sur Facebook, Bli Blé David a exprimé sa détermination : « À LA PRIME », a-t-il conclu, en signe de confiance dans l’issue de ce combat.
Une attente stratégique
Enfin, à l’issue de cette audience, le tribunal a annoncé un renvoi de l’affaire au 16 juillet 2025. En attendant ce nouvel épisode judiciaire, Assy Dugarry Ghislain est reparti libre, porté par la solidarité de ses camarades et une conviction inébranlable en sa cause.