
Dans son rapport, le CNDH relève 4 481cas de grossesses, non sans déplorer une hausse de 8,31% comparativement au nombre de cas sur la même période pendant l’année scolaire 2023- 2024 qui était de 4 137 cas. « Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a documenté des cas de grossesse en cours de scolarité, sur la période de septembre 2024 à juin 2025. Au total, 4 481 (quatre mille quatre cent quatre-vingt-un) cas, soit une hausse de 8,31% comparativement au nombre de cas sur la même période pendant l’année scolaire 2023- 2024 qui était de 4 137 cas », peut-on lire dans le communiqué signé de la présidente du CNDH, Namizata Sangaré.
Toujours selon son rapport, le CNDH apprend que « les cas les plus élevés ont été relevés dans les localités de la Nawa avec 424 cas, du Tonpki 408 cas, de la Marahoué 267 cas, du Hambol 258 cas, Tchologo 230, le Cavally 213, la Mé 198, Abidjan 197, le Gbekè 177, l’Agnéby-Tiassa 167, et 156 dans le Haut-Sassandra ».
Les grossesses contractées en cours de scolarité, souligne le CNDH, constituent « un obstacle majeur à la poursuite de la scolarité des jeunes filles et ont des conséquences, à la fois sociales, économiques, physiques et psychologiques sur leurs vies ». Pour preuves, le Conseil national des droits de l’Homme évoque les cas d’élèves qui n’ont pu poursuivre leurs études suite à leurs grossesses.
« D.A.M., élève en classe de 3ème, au Collège Moderne de Somniassé, dans le Bounkani, a donné naissance à un petit garçon pendant l’examen du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). Elle n’a pu poursuivre les épreuves de physique-chimie et cette situation a contribué à son échec. D.B.S., élève en classe de terminale A, candidate au BAC au centre d’examen du Lycée la Chapelle d’Aboisso, dans le Sud-Comoé, a accouché le mercredi 18 juin 2025, aux environs de 06 heures du matin, le jour de l’examen, puis est allée composer à 08 heures ; ce qui lui a occasionné une perte de connaissance. M.N.S., jeune fille, candidate au BAC au Lycée Moderne d’Abongoua, dans le Moronou, portant une grossesse, a accouché le deuxième jour de l’examen, ratant ainsi des matières essentielles », dévoile l’institution.
Par ailleurs, se disant préoccupé par cette situation qui entrave gravement le droit à l’éducation des jeunes filles, le CNDH invite « les parents d’élèves à s’impliquer totalement dans l’encadrement et le suivi de leurs enfants ; les autorités compétentes à poursuivre leurs efforts pour réduire davantage les cas de grossesse en cours de scolarité et la société civile à intensifier les actions de sensibilisation à l’endroit des élèves et de leurs parents ».