
« La réponse judiciaire ivoirienne à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », tel est le thème de cette première édition. Selon Sansan Kambilé, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, il a corsé son dispositif en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux. « La Côte d’Ivoire a considérablement renforcé son cadre institutionnel de lutte contre la criminalité organisée, la corruption, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », s'est-il réjoui. L'amélioration de ce dispositif a permis au PPEF de réaliser des prouesses dans les enquêtes avec d'importantes saisines. « Le Pôle Pénal Économique et Financier est l’un des piliers en la matière. Spécialisée dans la poursuite, l’instruction et le jugement des infractions économiques et financières les plus complexes, cette juridiction mène un travail exigeant avec rigueur, constance et discrétion. À ce jour, 1964 procédures ont été traitées, 1174 clôturées et 819 jugées, illustrant l’efficacité et la cadence soutenue de ses investigations. Ces procédures ont permis la saisie de nombreux biens meubles et immeubles, parmi lesquels 97 immeubles bâtis, des milliers de véhicules, ainsi que des centaines de comptes bancaires dont les soldes sont estimés à plus de 15 milliards de francs CFA », a révélé Sansan Kambilé. Pour le ministre, « l'efficacité judiciaire ne saurait être complète sans transparence et sans adhésion citoyenne. C’est précisément l’objectif de cette Journée : mieux faire connaître le Pôle Pénal Économique et Financier, expliquer ses missions, évoquer ses défis et engager un dialogue constructif avec la population ».
« Soyons des modèles exemplaires de citoyenneté responsable »
Pour sa part, Essoh Blanche, la présidente du PPEF, a fait savoir que la citoyenneté ne se limite pas à un simple statut juridique. « Elle est avant tout un engagement personnel et collectif envers notre nation. Être citoyen, c’est prendre conscience de ses droits, mais aussi de ses devoirs, en s’appuyant sur des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, la transparence, la justice et le respect des lois ». Poursuivant, elle a invité les populations à faire preuve d'intégrité dans leur vie quotidienne. « Cette journée citoyenne est avant tout un appel à la conscience collective. Elle nous rappelle que la responsabilité de préserver notre économie et notre société repose sur nos épaules à tous. Chaque acte, chaque décision, chaque comportement responsable compte. J’invite donc mes chers compatriotes à faire preuve de vigilance, d’intégrité et d’engagement dans leur vie quotidienne, que ce soit dans leur travail, au sein de leurs familles ou dans leurs communautés. Soyons des modèles exemplaires de citoyenneté responsable.» L'ambassadeur de l'Allemagne en Côte d'Ivoire, Matthias Veltin, a estimé que la Côte d'Ivoire a fait d’importants progrès en matière d'actions contre les blanchissements de capitaux. « À date, l’on peut conclure, sans risque de se tromper, que la montée en puissance rapide du PPEF a permis une prise en charge efficace des cas de criminalité économique et financière par les autorités judiciaires. Grâce au PPEF, les infractions liées au blanchiment des capitaux sont maintenant plus systématiquement visées dans les poursuites judiciaires, le renseignement financier est davantage utilisé de façon adéquate pour développer les preuves et rechercher des produits du crime. Les effets de cette dynamique se matérialisent, notamment par l’accroissement des enquêtes et poursuites judiciaires dans le domaine de la criminalité financière. » Il faut noter que cette activité, inscrite dans le cadre du Projet « Renforcement de la bonne gouvernance pour davantage de recevabilité, d’intégrité et de transparence en Côte d'Ivoire », est mise en œuvre par l'Agence Allemande pour la coopération technique et financée par le ministère Fédéral Allemand de la coopération économique et du développement (BMZ)