Société

Île Boulay 2 : La guerre des chefs bloque la voix du développement

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Emmanuel Kouao Kouao au téléphone
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L’ombre d’un conflit de chefferie plane sur le développement de l’Île Boulay 2. La mission de médiation conduite par la préfecture d’Abidjan, le vendredi 1er août 2025, a tourné court, face à un village scindé entre deux autorités traditionnelles.

Le vendredi 1er août 2025, la délégation conduite par Sindou Dosso, représentant du préfet d’Abidjan, Andjou Koua, s’attendait à une rencontre paisible, une consultation citoyenne en vue du développement de la localité de l’Île Boulay 2. Mais à peine arrivés, les émissaires de la préfecture se sont retrouvés au cœur d’un conflit latent : deux chefs, deux lieux de rendez-vous, deux légitimités revendiquées.

La mission initiale devait permettre un dialogue entre l’administration et les habitants des trois campements de l’île (Seguikro, Jonikro et JeanKouamékro). Mais l’organisation parallèle de la rencontre par les deux figures rivales de la chefferie – John Dick d’un côté, et Emmanuel Kouao Kouao de l’autre – a empêché toute concertation.

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« Malheureusement, nous sommes arrivés, il y a deux tendances. (…) Moi, en tant qu’envoyé du préfet, je ne peux pas me diviser en deux. Donc, au nom du préfet, j’ai décidé d’annuler ce travail », a regretté Sindou Dosso, visiblement déçu par l’impossibilité de mener à bien sa mission.

Le camp du chef Emmanuel Kouao Kouao avait préparé la rencontre dans l’enceinte de l’école primaire du village, située à Jonikro, qu’il considérait comme un lieu neutre afin d’éviter les tensions. « L’espace public » choisi par John Dick, selon lui, serait situé à son domicile, ce qui compromettait l’impartialité de la rencontre.

En réaction, les partisans de John Dick accusent le camp adverse d’être dans l’illégalité, affirmant que leur chef est le seul véritablement reconnu par la communauté. Une situation qui crée un climat de méfiance et de division au sein de la population.

Quelle sortie de crise ?

Face à cette impasse, le représentant de l’État a suspendu la séance et renvoyé la balle dans le camp du préfet d’Abidjan, qui devra désormais trancher sur la méthode et le cadre approprié pour poursuivre la concertation. Emmanuel Kouao Kouao, de son côté, a annoncé son intention de rencontrer directement le préfet pour exposer sa version des faits.

En attendant, les tensions persistent sur l’Île Boulay 2, freinant toute initiative de développement tant que la question de la chefferie ne sera pas définitivement réglée. La population, elle, reste divisée, entre espoirs de progrès et craintes de conflit.

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