Société

Foncier en Côte d’Ivoire : Le gouvernement déclare la guerre aux lotissements illégaux

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Dans un contexte où l’urbanisation galopante menace l’équilibre territorial, le gouvernement ivoirien durcit le ton.

Invité sur le plateau de RTI1 dans une émission spéciale dédiée à la politique foncière et au logement, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a levé le voile sur les nouvelles orientations de son département. Et le message est clair : l’impunité autour des lotissements clandestins touche à sa fin.

Des sanctions plus sévères pour les fraudeurs

Désormais, les auteurs de lotissements illégaux, qu’ils soient topographes, lotisseurs ou simples complices, risquent entre deux mois et deux ans de prison. Cette mesure vise à enrayer un phénomène qui gangrène l’aménagement urbain et compromet l’accès équitable au logement. En renforçant le cadre répressif, le gouvernement entend restaurer l’ordre dans un secteur longtemps livré à lui-même.

Les maires en première ligne

Mais la lutte ne s’arrête pas là. Bruno Koné a également interpellé les maires, les exhortant à protéger les réserves foncières destinées aux équipements publics. Les déclassements ne seront désormais autorisés que pour des projets d’intérêt collectif, tels que des écoles ou des centres de santé. Une manière de rappeler que l’urbanisme ne peut être dicté par des intérêts privés.

Des outils numériques pour une gestion transparente

Au cœur des échanges, plusieurs dispositifs ont été mis en lumière, notamment :
• L’Agence du Développement Urbain (ADU), chargée de piloter les grands projets d’aménagement ;
• Le SIGFU, système de gestion foncière numérique, déjà utilisé pour plus de 18 700 actes signés électroniquement ;
• Le programme de logements sociaux, qui vise à répondre à une demande croissante en habitat ;
• Le projet d’adressage, destiné à moderniser la localisation des parcelles et habitations ;
• Et enfin, les mesures contre les constructions anarchiques, qui continuent de proliférer en périphérie.

Vers une nouvelle ère du foncier ivoirien

« Les sécurités mises en place empêchent toute falsification et réduisent considérablement les risques de fraude », a affirmé le ministre. Ces propos traduisent une volonté politique forte : faire entrer le foncier ivoirien dans une ère de transparence, de modernisation et de justice sociale.

En somme, l’État ivoirien ne se contente plus de constater les dérives. Il agit, structure, et impose une nouvelle gouvernance du territoire. Une révolution silencieuse est en marche, et elle pourrait bien redessiner les contours de l’habitat en Côte d’Ivoire.