Toujours selon la même étude, les pertes socio-économiques liées aux embouteillages représentent environ 5% du PIB ; les émissions des Gaz à effet de serre des transports représentent le troisième poste d’émission pour la Côte d’Ivoire avec des émissions de polluants locaux plus de deux fois supérieurs au seuil recommandé par l’OMS, ces polluants locaux peuvent induire des problèmes respiratoires, aggraver les maladies cardiovasculaires et augmenter le risque de cancer du poumon. Cette étude révèle en outre qu’environ 57 % des entreprises d’Abidjan considèrent que le transport représente un obstacle "majeur" ou "très sévère" à leurs activités. Pour adresser la problématique de la mobilité en Côte d’Ivoire et notamment à Abidjan, l’Etat, à travers l’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA) met en œuvre un politique. L’ambition étant de repenser le système de transport public à Abidjan afin de garantir un maillage optimal du territoire et une amélioration des services de transport. Ce mardi 26 novembre 2024, Aristide Gahié, directeur de la planification et des études à l’AMUGA, était l’invité de la tribune de presse ‘’Tout savoir sur’’, initiée par le Centre d’information communication gouvernemental (CICG).
A l’en croire, la stratégie de l’Etat s’appuie sur le Schéma directeur d’urbanisme du grand Abidjan (SDUGA). Pour se faire, « l’Etat ivoirien réalise ainsi des investissements importants dans des projets structurants de transport collectif (ligne 1 du métro d’Abidjan, lignes de BRT, développement du réseau de bus SOTRA, développement du transport lagunaire, construction de pôles d’échanges multimodaux, …), afin de participer à la mutation de la mobilité dans le Grand Abidjan ». Ainsi, au nombre des grands projets de transport collectif, « la ligne de BRT sur le corridor Est-Ouest, constitue avec la ligne 1 du métro d’Abidjan, l’une des deux épines dorsales autour desquelles se bâti le système multimodal des transports collectifs (SMIT) du Grand Abidjan. La ligne de BRT sur le corridor Est-Ouest est l’une des activités phares du PMUA. Elle a une longueur de 20 kilomètres qui s’étend de la commune de Yopougon jusqu’à celle de Bingerville, comprenant 21 stations et ayant pour vocation de contribuer à remodeler le paysage du transport urbain abidjanais.
Au-delà de ces grands projets qui vont accentuer la capacité du système de transport, il est nécessaire d’organiser le transport collectif de manière cohérente et transversale. Afin d’optimiser les dépenses publiques et assurer l’attractivité des services, les différents modes de transport doivent constituer pour l’usager un seul et même système intégré ». Aristide Gahié a indiqué que le Programme de mobilité urbaine d’Abidjan repose sur 4 composantes dont, la mise en place de la ligne de BRT Est-Ouest entre Yopougon et Bingerville ; le renforcement de la SOTRA et la restructuration du réseau formel d’autobus autour des deux corridors de transport de masse ; la professionnalisation du secteur du transport artisanal et l’amélioration de l’accessibilité au dernier kilomètre dans les zones d’achalandage du corridor du BRT et le développement du capital humain dans le secteur du transport urbain via l’amélioration des compétences et du système de protection sociale.
Manuel Zako