
L ’arbitrage est, vous le savez, l’un des piliers essentiels de la pratique du football. Il garantit l’équité, protège l’intégrité du jeu et renforce la crédibilité de nos compétitions. C’est dans cet esprit que nous nous retrouvons aujourd’hui pour dresser un bilan des activités menées au cours de la saison 2024-2025, partager les acquis obtenus et tracer les perspectives pour l’avenir. Notre mission est simple, mais exigeante : faire en sorte que l’arbitrage ivoirien réponde aux standards les plus élevés, aussi bien sur le plan national qu’international. Avant d’entrer dans le détail des réalisations, permettez-moi d’adresser mes sincères remerciements au Président Idriss Diallo et à l’ensemble du Comité Exécutif de la Fédération ivoirienne de football. Grâce à leur appui constant, nous avons pu bénéficier de moyens techniques, humains et financiers qui nous ont permis de conduire de nombreux projets structurants.
La formation au cœur de l'excellence
Je laisserai dans quelques instants, le Directeur national de l’arbitrage vous présenter le bilan technique. Le premier vice-président interviendra, lui, sur les questions disciplinaires. Pour ma part, je souhaite revenir sur les actions de formation, cœur de notre stratégie de développement. À l’initiative du président de la Fédération, une demande a été formulée à la CAF afin d’organiser une formation spécifique pour les arbitres de la Ligue 1 féminine. C’est ainsi que nous avons accueilli à Bingerville, du 7 au 11 septembre 2024, M. Doué Noumandiez, responsable de l’arbitrage africain et son équipe. 50 arbitres et 10 instructeurs ont participé à cette session, à l’issue de laquelle 46 arbitres ont été retenus par la CAF comme arbitres professionnels. C’est une première historique pour notre pays. Dans cette même dynamique, un séminaire s’est tenu à Yamoussoukro pour les arbitres de Ligue 2, permettant la sélection de 122 officiels, après quatre jours de formation intensive.
La formation des jeunes arbitres a été également au centre de nos priorités. Un programme d’envergure a été déployé dans plusieurs villes : San Pedro, Daloa, Yamoussoukro, Bouaké, Bondoukou, Anyama...etc. Cette tournée a permis de renforcer les capacités des jeunes officiels locaux et d’assurer la relève. En avril 2024, nous avons sollicité la FIFA pour l’organisation du programme "My Goal of Talent", qui a permis à 30 jeunes arbitres, âgés de 14 à 25 ans, de bénéficier d’une formation de haut niveau à Bingerville. Le 5 novembre 2024, nous avons procédé au lancement officiel du championnat des arbitres professionnels. Une seconde session de formation, tenue du 3 au 13 janvier 2025, a permis de consolider les acquis. En parallèle, 15 formations en ligne ont été organisées et une session d’évaluation, en partenariat avec la FIFA, s’est déroulée à Abidjan, du 17 au 20 mars 2025. Une trentaine d’arbitres ont été certifiés. C’est grâce à ces investissements que nous avons pu introduire, lors des 28e et 29e journées de Ligue 1, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), une avancée majeure pour notre championnat.
La révolution Idriss Diallo en marche
En matière de compétitions, en Ligue 1, nous avons dirigé 240 matches, 350 matches en Ligue 2, 360 matches en Division 3 et aux championnats de districts et régionaux qui sont toujours en cours et plus de 900 arbitres mobilisés au total. Sur le plan logistique et matériel, la FIF a équipé nos bureaux en matériel informatique. Nous avons reçu un véhicule pour les déplacements pédagogiques et la FIF a mis en place un logiciel moderne de gestion des désignations. Nous avons acquis 10 kits d’oreillette et 10 paires de drapeaux électroniques. Aussi grâce aux partenariats de la FIF, nous avons pu commander des tenues complètes pour tous les arbitres (4 à 5 tenues chacun, y compris une tenue de sortie). Tout cela a été rendu possible grâce au soutien de partenaires tels que la LONACI.
Je remercie ici son Directeur Général, Dramane Coulibaly, ainsi que feu Charaf, dont la mémoire reste vivace parmi nous. Ensemble, nous avons mobilisé près de 80 millions de francs CFA, qui ont servi notamment à l’achat des équipements et au paiement des salaires des arbitres professionnels (200 000 FCFA par mois). Cette initiative, saluée par la FIFA, nous place parmi les rares nations africaines à professionnaliser leur corps arbitral. Un autre point d’honneur : sous ma présidence, les arbitres ne sont plus contraints de payer 150 000 FCFA pour leurs tenues. Tous n’étant pas médecins ou fonctionnaires, il était fondamental de trouver des financements extérieurs.
Ce que nous avons fait. Sanctions disciplinaires et VAR
En ce qui concerne les aspects disciplinaires, nous procédons toujours avec rigueur et discernement. Le cas récent de l’arbitre Traoré Ali illustre bien notre méthode : suspension conservatoire, puis décision éclairée à la suite des rapports croisés de la Commission de Discipline et de nos experts techniques. J’invite les anciens arbitres à accompagner ce processus de modernisation, qui exige parfois des ajustements. Le rajeunissement du corps arbitral n’est pas une sanction, mais une exigence de performance. Quant à l’introduction de la VAR, elle représente un progrès, mais elle ne remplace pas l’homme. L’erreur reste humaine, même si la technologie la réduit. Je conclurai en félicitant l’ensemble des arbitres pour leur engagement. Il reste du travail, mais nous avons franchi des étapes importantes. C’est ensemble que nous continuerons à élever l’arbitrage ivoirien à la hauteur de nos ambitions.
Olivier YEO