
Le rendez-vous est fixé pour le mardi 09 septembre 2025 à 19h GMT au stade de Franceville, dans une ambiance qui s’annonce électrique.
Partis d’Abidjan à 11h30 GMT, les Éléphants ont rallié Franceville après un vol direct de trois heures. L'avion de la délégation ivoirienne a atterri à 14h30 GMT sur le tarmac de l'aéroport international El Hadj Omar Bongo Ondimba de Mvengue, sous un soleil radieux.
Tous les cadres convoqués par Emerse Faé étaient du voyage, y compris Wilfried Singo, arrivé la veille dans le groupe. Seul le portier Charles Folly Ayayi, manquait à l'appel.
La délégation comprenait également Yacine Idriss Diallo, président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), ainsi qu’une dizaine de journalistes venus couvrir l'événement.
Les visages des joueurs respiraient la concentration, mais aussi la sérénité d’une équipe consciente de l'importance de ce rendez-vous qui peut les rapprocher du rêve mondialiste.
Dès leur sortie de l'aéroport, les Éléphants ont eu droit à un accueil chaleureux orchestré par la Fédération gabonaise de football (Fegafoot). Le ministre délégué des sports et du cadre de vie, Adjé Metch Silas, a fait le déplacement en personne pour apporter le soutien du gouvernement aux champions d'Afrique.
Une troupe de danse traditionnelle, parée de costumes colorés et rythmée par les percussions, a offert un spectacle vivant, véritable hommage à l'hospitalité gabonaise. Les tambours et les chants résonnaient entre les collines environnantes, comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs ivoiriens. La scène a également été l'occasion d'un échange courtois entre les officiels des deux fédérations, rappelant l’esprit de fraternité africaine qui transcende les rivalités sportives.
Un trajet pittoresque vers Franceville
Depuis Mvengue, le cortège s'est ensuite dirigé vers le centre-ville de Franceville. La route empruntée, bitumée et entretenue, serpente à travers des chaînes de collines verdoyantes. Les habitations, perchées sur les hauteurs, dominent des vallées luxuriantes, offrant aux voyageurs un panorama digne d'une carte postale. Ce même axe routier, au relief exigeant, sert de décor à l'un des événements sportifs majeurs du pays, à en croire notre guide. Le Tour cycliste international Amissa Bongo.
Pour les Éléphants, le trajet n'était pas seulement une liaison logistique, mais une première immersion dans l'âme du Haut-Ogooué.
Arrivés en ville, les Éléphants ont pris leurs quartiers à l'hôtel Poubara, établissement mythique de Franceville. Bâti dans les années 1970, ce lieu chargé d'histoire a longtemps été un fleuron de l'hôtellerie gabonaise, allant même jusquà abriter un consulat de France.
Après une longue période de déclin marquée par des fermetures successives, l'hôtel connaît aujourd’hui une renaissance.
Sous l'impulsion d'Omar Denis Junior Bongo Ondimba, fils de feu le président Omar Bongo et de feue Édith Lucie Bongo, la Société de gestion Hôtel Poubara (SGHP) a redonné vie à cette adresse emblématique. Situé non loin des célèbres chutes de Poubara et du légendaire pont en lianes construit par l'ingéniosité des peuples Wuvu, l'établissement offre aux Éléphants un cadre à la fois historique et inspirant.
Un choc décisif en perspective
Mais dès mardi soir, c'est sur la pelouse du stade de Franceville que se jouera l'essentiel. Les Éléphants, champions d'Afrique en titre, savent qu'une victoire contre le Gabon constituerait un pas décisif vers la qualification pour le Mondial 2026.
Face à eux, les panthères, soutenues par leur public, ne comptent pas se laisser dominer dans leur antre.
Habitués aux joutes relevées, les Gabonais s'appuieront sur l'énergie du stade et la ferveur nationale pour contrarier les ambitions ivoiriennes.
Le sélectionneur Emerse Faé, conscient des attentes, entend insister sur l'importance de rester concentré. « Nous respectons le Gabon, mais nous sommes venus avec l'ambition de gagner.
En attendant le coup d'envoi, la ville de Masuku, surnom de Franceville, vit au rythme de cette rencontre. Les débats entre supporters alimentent cafés et marchés. Un jeune, nouveau servant de guide au centre-ville d'avouer qu'il apporterait son soutien aux Pachydermes de Côte d'Ivoire. Et pour cause, la sélection gabonaise ne pourra pas battre les champions d'Afrique.
Les Éléphants, eux, poursuivent leur préparation dans le calme de l'hôtel Poubara, loin de l'effervescence populaire, mais portés par une conviction.
Olivier YEO, Envoyé spécial à Franceville