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18e session UPCI / Adama Bictogo : « Au regard des crises dans le monde, plus que jamais, l’ONU a besoin de se redéfinir »

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Adama Bictogo appelle à la protection de l'environnement (Photo : dr)
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La conférence de l’union parlementaire des états membres de l’organisation de la coopération islamique se tient à Abidjan ce lundi 4 mars 2024. A cette occasion, SEM ADAMA BICTOGO, président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire a prononcé un discours solennel où il invite à « s’inscrire vision de dialogue et de coexistence pacifique qui demeure la seule et unique voie possible au règlement définitif de ce conflit ». Ci-après, l’intégralité du discours.

Mesdames et Messieurs, Je voudrais dès l’entame de mon propos vous lancer la salutation qui transcende les frontières, la salutation de la paix qui unit toute une communauté, « A Salam Aleykoum wa Ramatoulah Wa Barakatouhou ». Je voudrais au nom du peuple ivoirien avec à sa tête Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, traduire toute notre gratitude et notre fierté, à tous les pays membres de l’UPCI qui ont décidé, lors de la 47ème Réunion du Comité Exécutif, tenue à Alger, les 13 et 14 mars 2022, que notre pays organise la 18ème session de la conférence de l’UPCI. 
Notre Parlement s’honore d’abriter cette 18ème session de la Conférence de l’Union Parlementaire des États membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (UPCI) et voudrait, à travers ma voix, vous témoigner toute sa gratitude aux Présidents de Parlements, aux Chefs de délégations et à l’ensemble des Délégués des pays frères pour leur présence distinguée.

Votre décision et votre présence massive sont l’expression de votre confiance en la capacité de la Côte d’ Ivoire à faire de ce rendez-vous, le point de départ d’un nouveau souffle pour notre organisation.

Je vous suis particulièrement gré des efforts consentis pour aménager de façon spécifique vos agendas afin d’être à nos côtés ce jour. 
Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit de Son Excellence Monsieur Ibrahim BOUGHALI, Président de la 17ème Conférence de l’UPCI, Président de l’Assemblée Populaire Nationale d’Algérie pour toutes les initiatives et toutes les actions menées pour adresser, avec l’ensemble des Etats membres, les défis sécuritaires, économiques et politiques auxquels sont confrontés certains Etats de notre Union.
Je voudrais de façon singulière, saluer la présence très distinguée de plusieurs Présidents de Parlements frères qui ont effectué le déplacement jusqu’à Abidjan, en dépit de leurs agendas chargés. Qu’il me soit permis de les citer nommément. 
A cet égard, je salue : 
- Son Excellence Monsieur Jean-François NDONGOU, Président de l’Assemblée nationale du Gabon ; 
- Son Excellence Monsieur MOHAMED OULD MEGETT, Président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie ; 
- Son Excellence Monsieur SHEIKH KHALID HILAL NASER AL MA’AWALI, Président de l’Assemblée nationale du Sultanat Oman ; 
- Son Excellence Monsieur CHERNOR ABASS, Président de l’Assemblée nationale du Sierra-Leone ; 
- Son Excellence Monsieur KURTULMUS NUMAN, Président de la Grande Assemblée nationale de la Türkiye. 
J’associe à ces remerciements, Monsieur Mouhamed Khouraichi NIASS, Secrétaire Général de l’UPCI et toute son équipe, pour leur engagement au profit de notre Union.

Excellences Mesdames et Messieurs, 
Honorables Parlementaires, 
Je ne saurais clore ce chapitre de remerciements sans exprimer en votre nom à tous, toute notre admiration et notre gratitude à Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, pour son leadership éclairé et pour sa grande foi en l’intégration des peuples. Fidèle à sa vision d’union des peuples, il n’a ménagé aucun effort pour que les présentes assises puissent se dérouler dans d’excellentes conditions, nonobstant les moyens financiers et matériels colossaux déployés pour l’organisation de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de Football, remportée par la Côte d’Ivoire. 

Mesdames et Messieurs, 
Distinguées personnalités, 
Le monde en général et notre Union plus particulièrement, font face aujourd’hui à des défis globaux et non moins urgents, au rang desquels, les questions liées au changement climatique occupent une place de choix. Cette problématique qui cristallise aujourd’hui l’attention de toute la communauté internationale suffit de convaincre de la pertinence du thème retenu pour cette 18ème Conférence, à savoir :

« changements climatiques dans le monde : quelle riposte des pays membres de l’UPCI ? ». 

Honorables Parlementaires, 
Chers Collègues, 
Mesdames et Messieurs, 
Loin d’être une vue de l’esprit, les changements climatiques sont bien au contraire une réalité qui frappent de plein fouet nos Etats, et partant, nos sociétés. J’en veux pour preuve la grande sécheresse due à une chute drastique des précipitations du fait du changement climatique qui affecte depuis maintenant plusieurs années le Royaume frère du Maroc ainsi que le terrible tremblement de terre auquel il a fait face en septembre dernier. Je n’oublie pas les inondations survenues en République sœur de Libye qui ont fait des dizaines de milliers de victimes, des destructions de biens ainsi que de nombreux sans abris en septembre 2023. Il nous souvient tous, le terrible tremblement de terre survenu l’an dernier en Türkiye, ainsi que les inondations meurtrières au Pakistan survenues en août 2022 avec tout son corollaire de désastres et de désolation. 

Chers Collègues, 
Mesdames et Messieurs,
Toutes ces situations causées par les changements climatiques éprouvent durement les Etats et nous invitent en conséquence à ne pas rester indifférents. C’est pourquoi, je voudrais saluer la tenue régulière, ces dernières années, de la Conférence annuelle de l’ONU sur le climat, dans plusieurs pays de notre Union, à savoir le Maroc, le Qatar, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis. Dans cette même veine, la Côte d’Ivoire a organisé en mai 2022, la Conférence des parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. 
Ces différentes initiatives dénotent d’une véritable prise de conscience sur les questions climatiques qu’il faut davantage encourager à l’échelle des autres Etats de notre Union.

Nous avons le devoir moral d’agir en vue de contenir ce fléau qui met à rude épreuve aussi bien l’économie de nos Etats que la sécurité de nos populations.

La réponse qui devra être la nôtre ne pourra se faire individuellement mais plutôt dans un cadre d’efforts concertés en se fondant sur nos valeurs de solidarité ainsi que notre responsabilité collective devant l’histoire.
Pour ce faire, nous pouvons agir en amont par la prévention de ce fléau en adoptant des pratiques protectrices de l’environnement.

Il nous faut mutualiser nos efforts par un partage de meilleures pratiques, par le transfert de technologies et le soutien financier aux pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. 

Mesdames et messieurs, 
Comme nous pouvons le constater, les défis posés par les changements climatiques sont immenses, mais ils sont loin d'être insurmontables. En travaillant ensemble, en faisant preuve de courage politique, en proposant des schémas de riposte qui s’intègrent dans une stratégie concertée d’entraide et de solidarité et en plaçant la préservation de notre planète et de ses habitants au cœur de nos préoccupations, nous pouvons construire un avenir meilleur pour notre communauté et pour l’humanité. 
Je voudrais à cet égard, saluer tout particulièrement, les efforts du Gouvernement ivoirien dans cette quête mondiale pour léguer aux futures générations une planète viable, sous la houlette de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République. En effet, pour répondre à l’appel du relèvement de l’ambition climatique, la Côte d’Ivoire a entrepris de rehausser ses objectifs d'atténuation, de renforcer sa résilience d'adaptation et d’accélérer les réformes forestières, foncières, énergétiques pour contribuer de manière efficace à la lutte contre la pauvreté. 
Son ambition actuelle est de réduire de 30,41% ses émissions de Gaz à effet de Serre au lieu de 28% comme objectif initial. La politique du Gouvernement met l’accent sur le mix énergétique qui comprend une forte proportion d’énergies renouvelables (45%) et des centrales à gaz naturel.

A ces efforts, viennent s’ajouter la présence régulière et la participation active de la Côte d’Ivoire, à travers son Parlement, aux côtés de la communauté internationale lors des grandes rencontres internationales relatives aux questions de changement climatique.

Chers Collègues, 
Distingués invités, 
Mesdames et Messieurs, 
Conscient de ce qu’en dehors de la protection de l’environnement notre Union doit faire face à d’autres défis non moins importants, elle a depuis sa création le 17 juin 1999 à Téhéran en Iran, toujours accordé un intérêt particulier aux préoccupations économiques, politiques et surtout sécuritaires de ses Etats membres. C’est le cas du conflit israélo-palestinien.
En effet, alors que le monde continue de subir les conséquences néfastes du conflit russo-ukrainien, nous assistons depuis le 07 octobre 2023, à la résurgence du conflit israélo-palestinien. Devant la gravité de la situation humanitaire avec son corollaire de victimes, je voudrais inviter chacune et chacun de nous, à avoir une pensée profonde à l’endroit des disparus de ce conflit qui n’a que trop duré. 
C’est pourquoi, face à l’enlisement de tous les efforts de règlement depuis plusieurs décennies, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, au cours de son allocution prononcée à l’ouverture de la 44ème Session du Conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), tenue à Abidjan le 10 juillet 2017, a insisté sur le fait que la solution à la guerre entre Israël et la Palestine réside dans la création de deux (2) Etats vivant côte à côte dans un climat de paix. 

Le Parlement, par ma voix, voudrait s’inscrire dans cette vision de dialogue et de coexistence pacifique qui demeure la seule et unique voie possible au règlement définitif de ce conflit.

Je voudrais également inviter toutes les parties prenantes à la retenue, à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture d’un couloir humanitaire en vue de soulager les populations.

Honorables Parlementaires, 
Chers Collègues, 
Cette 18ème Conférence nous donne l’opportunité d’ouvrir également des discussions franches et fraternelles afin que fécondent des actions positives qui traduisent notre engagement et notre solidarité sans faille envers la cause palestinienne. A ce stade, qu’il me soit permis de saluer ici toutes les bonnes volontés et les Etats frères de notre Union qui se sont investis d’une manière ou d’une autre afin de trouver une issue conforme au droit international. Je me réjouis également des conclusions de la 5ème Réunion Extraordinaire du Comité Permanent de la Palestine tenue à Téhéran le 10 janvier dernier à l’effet de discuter de la situation du peuple palestinien dans la bande Gaza.

Honorables Parlementaires, 
Distingués invités, 
Je voudrais en appeler à la force de la voix commune, celle de l’union des voix des États membres de notre organisation pour tout sujet qui intéresse notre communauté.
C’est pourquoi, nous, Etats membres de l’UPCI, devons surmonter nos problèmes internes et faire prévaloir l’union de nos voix et la cohérence de nos actions pour faire davantage entendre notre voix. C’est à ce prix que nous pourrons faire partie de la nouvelle force motrice d’un ordre mondial de paix, un ordre bâti sur la justice et le respect des droits de l’homme. Oui, Honorables Parlementaires, Chers Collègues, au regard des crises dans le monde, plus que jamais, l’ONU a besoin de se redéfinir, un nouvel ordre politique s’impose. Et notre Union doit demeurer forte et unie.

Honorables Parlementaires, 
Distingués invités, 
Mesdames et Messieurs,
J’ai la profonde conviction que nos travaux nous permettront de trouver des pistes de solutions pour réduire les vulnérabilités face à la menace du chaos environnemental et d’adresser les nombreux autres défis qui se dressent contre le bien-être de nos populations. 

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs, 
Tout en renouvelant mes vœux de plein succès à cette assise, je déclare ouverts les travaux de la 18ème Conférence de l’Union Parlementaire des Etats membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (UPCI). Vive l’UPCI, vive la coopération entre nos Nations ! Vive le dialogue et la fraternité entre les peuples pour un monde où le vivre ensemble est une réalité. Je vous souhaite un très bon séjour dans notre beau pays la Côte d’Ivoire, terre de paix, de tolérance, de dialogue, d’hospitalité et de fraternité vraie. Que Dieu nous facilite le mois béni de Ramadan qui s’annonce pour très bientôt. Que ce mois soit une source de paix, de tranquillité, de sérénité, d’amour et d’élévation spirituelle. 
Je vous remercie !

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