
Le lundi 7 juillet 2025, l’Assemblée nationale française a voté à l’unanimité la restitution du « djidji ayôkwé », tambour sacré du peuple Atchan, à la République de Côte d’Ivoire.
Ce vote solennel, qui fait suite à l’approbation du Sénat en avril dernier, marque l’aboutissement d’un long et profond processus diplomatique initié dès 2019.
Dans la continuité du discours de Ouagadougou, prononcé par Emmanuel Macron en 2017, cette restitution illustre la volonté affichée de refonder les relations culturelles franco-africaines. Ainsi, en 2021, les présidents Macron et Ouattara ont conjointement scellé l’accord politique sur le retour du « djidji ayôkwé », renforçant une dynamique de réconciliation mémorielle.
Par ailleurs, le texte de loi voté par les deux chambres françaises s’appuie sur une procédure accélérée, preuve d’une volonté politique de surmonter les obstacles juridiques traditionnels. D’après la ministre française de la Culture, Rachida Dati, ce geste s’inscrit dans une révision plus large de la gestion des biens africains conservés en France.
Une Restitution en Deux Temps, au Service de la Mémoire
Tout d’abord, le processus a été amorcé le 18 novembre 2024 par une convention de dépôt, qui a permis le retour physique du tambour à Abidjan. Ensuite, cette première étape a préparé le terrain pour une restitution définitive, aujourd’hui consacrée par la loi française.
Dans un communiqué publié le 8 juillet, le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie a salué une décision « historique », mettant en lumière l’engagement personnel du président Alassane Ouattara, instigateur du projet depuis six ans. Selon le ministère, le retour du tambour — attendu depuis plus d’un siècle, représente « une cause nationale, un symbole de cohésion sociale et un moment de fierté collective » pour le peuple Atchan.
Un Retour Sacré, Une Célébration Nationale
Afin d’accompagner cette étape décisive, un comité national d’organisation sera mis en place, sous l’égide du Premier ministre Robert Beugré Mambé. Ce comité aura pour mission de coordonner les célébrations liées au retour du « djidji ayôkwé », objet sacré de médiation et de transmission dans la tradition Atchan.