
Le tambour parleur Djidji Ayôkwé va enfin retrouver sa terre d’origine après un long processus diplomatique, culturel et parlementaire entre la Côte d’Ivoire et la France. Cet instrument sacré, restauré en 2022, est actuellement conservé au musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Le tambour a été déclassé des collections nationales françaises.
Après l’adoption à l’unanimité par le Parlement français de la restitution du tambour parleur Djidji Ayôkwé, le Journal officiel de la République française a acté son déclassement des collections nationales. Une action qui permet sa restitution effective. « L'autorité administrative dispose, à compter de la même date, d'un délai d'un an pour transférer ce bien à la République de Côte d'Ivoire », peut-on lire dans le Journal officiel en date de ce jeudi 17 juillet 2025. Le tambour parleur devrait donc rejoindre le Musée des Civilisations de Côte d'Ivoire où des travaux de réhabilitation à l’effet de l’accueillir sont en cours de finalisation.
Le tambour parleur Djidji Ayôkwé est le premier bien culturel arraché par la France lors de la période coloniale sur une liste de 148 qui est sera restitué à la Côte d’Ivoire. Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d'enrôlement militaire. Il avait été saisi en 1916 par les autorités coloniales avant d’être exposé en 1929 au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly. La Côte d'Ivoire avait officiellement formulé sa demande de restitution en 2019.