Au travers de ce film, des femmes politiques des quatre générations, qu’a connues la Côte d’Ivoire, ainsi que celles de la société civile, selon Rebecca Yao, se sont engagées à promouvoir et renforcer la paix, la cohésion et la démocratie. « Oui, ces femmes, les héritières comme les pionnières, sont engagées pour la paix. (…) Nous sommes toutes engagées pour la paix, la cohésion sociale, la démocratie et également pour le développement », a-t-elle indiqué.
La paix d’aujourd’hui pour la présidente de l’ONG Femmes ivoiriennes en politique, par ailleurs, présidente de l’association Diabo Ville Emergente (une faitière de 200 coopératives et groupements réunissant 3 000 femmes dans le département de Botro dans la région du Gbêkê) est conditionnée par l’engagement de ces femmes. Pour ce faire, Rebecca Yao demande de s’en remettre aux conseils de leurs aînées. « Si nous voulons une paix durable, nous avons besoin d’outils, de méthodes. Ce sont ces aînées qui nous donnent ce schéma directeur ».
Pour Dr Agnès Monnet, militante du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), la violence n’est pas le fait des femmes candidates ou des femmes animatrices de campagne, mais bien celui des hommes. « Si Rebecca Yao arrive à réunir les femmes qui ont participé à ce film pour parler, je pense que jusqu’en octobre 2025, on aura fait quelque chose. (…) En faisant ensemble la promotion de ce film, jusqu’à ce qu’on arrive en octobre 2025, les cœurs vont s’apaiser. Et les choses vont s’humaniser au cours des élections prochaines ».
Rebecca Yao a indiqué avoir réalisé ce film en vue de se souvenir, remercier et célébrer les pionnières qui ont façonné la liberté, l’ascension économique, le présent, grâce à leurs actions personnelles et sociales, partant de la marche des femmes de Grand-Bassam en 1949 jusqu’à aujourd’hui.
Pour cette économiste, spécialiste en Genre et regroupement communautaire, les héritières de presque huit décennies de combat de femmes ivoiriennes engagées, doivent pérenniser les victoires, préserver les acquis des pionnières et les utiliser comme socle pour relever les défis de leur époque.
« 2025, est un carrefour dans l’histoire de la Côte d’Ivoire »
Expliquant les raisons de la réalisation de ce film documentaire, Rebecca Yao soutient que « 2025 est un carrefour dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Et à l’instar de 1949 où les femmes de toutes les générations, de toutes les ethnies, de tous les partis politiques et de la société civile se sont réunies autour d’un sujet d’intérêt national, il est impératif qu’au-delà de nos clivages politiques, nous nous réunissions, autour des sujets d’intérêt national ; dans la solidarité et le respect de nos différences, pour construire la paix, renforcer la cohésion sociale, la démocratie et propulser davantage le développement grâce à la force de notre engagement et du leadership de nos aînées.
Treize femmes leaders sont intervenues dans ce film, dont la réalisation a été financée par ONU Femmes.
Le représentant résident de cette organisation internationale en Côte d’Ivoire, Salvador Nkurunziza, a affirmé que la participation des femmes en politique aussi bien en tant qu’électrices et candidates est primordiale pour le développement et la croissance d’un pays.
La sortie officielle du film « Les figures de proue à la une » est prévue pour le vendredi 24 janvier 2025 en trois formats : 52, 27 et 13 minutes. Il y aura ce même jour un hommage spécial à la femme politique ivoirienne ; la sortie du magazine papier spécial (avec la participation de plus de femmes politiques engagées de tous bords) et une conférence sur le thème : Engagement politique des femmes en Côte d'Ivoire, Quels acquis pour la paix, la cohésion sociale, la démocratie et le développement ?
Aristide Otré
