Culture

4e édition du Kalieh Festival de Dianra : Le pays Kpatôh présentée dans toute sa diversité

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Les cadres Sénoufo ont communié avec les jeunes durant ces 3 jours (ph:dr)
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Le Kalieh festival de dianra, rendez-vous incontournable des arts du spectacle, de la promotion, de la sauvegarde et de la culture initiatique, a tenu toutes ses promesses du 10 au 12 avril 2025. Lors de cette 4e édition riche en émotions, en découvertes et en partage culturel. Artistes, chercheurs, initiés, autorités et amoureux du patrimoine se sont donnés rendez-vous entre les départements de Yéritchele, Dalagbè, Sononzo, Gbatosso et Dianra pour célébrer les racines profondes du pays Kpatôh.

Présentation de la danse du Wôlô aux jeunes

Un moment fort symbolisé à Yéritchele par des discours essentiellement empreint de reconnaissance vis-à-vis des autorités locales doublés d'encouragement en faveur des organisateurs de ce festival. Le commissaire général, Pr Coulibaly Nanourougo appuyée par celle de l’opérateur économique, Koné Dossongui a fait appel à la responsabilité des chercheurs dans la pérennisation des traditions. L'exécution de danses initiatiques dont le “wôlô” qui n'apparaît que tous les sept ans et dont la particularité est de permettre aux jeunes dans le processus d'initiation de critiquer leurs aînés fraîchement sortis du ‘’bois sacré’’. Ces observations participent à la régulation et au maintien des valeurs sociales. La cérémonie a été marquée par le lancement du projet "Un initié, un arbre" entreprit par les organisateurs du “KALIEH” et accompagné par la SODEFOR. Cette initiative vise à promouvoir l'écologie déjà enracinée dans les valeurs culturelles du peuple Senoufo dans la région.

Adduction en eau à Dalagbè 

L’inauguration du forage deDalagbè” a mis en lumière l'engagement du festival en faveur du développement communautaire et durable. La soirée a été consacrée à un temps de quartier libre, propice aux échanges informels et à la socialisation du peuple Sénoufo.

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Immersion au cœur du patrimoine initiatique

Les festivaliers ont entamé une visite à Diaradougou. Deux principales activités ont meublé cette cérémonie. La première qui est la découverte de la danse du “Fogué” a permis de mettre en lumière son bien-fondé dans le circuit initiatique des jeunes “Kpatôh”. La seconde activité a consisté à la visite de la forêt interdite le “Kolpélé”. Elle a plongé les visiteurs dans un espace mystique chargé de spiritualité. Elle a été marquée par le cri du cœur de dame Silué, la doyenne d’âge de la lignée des dépositaires à propos de la préservation de ce lieu de temple menacé par les agriculteurs envahissants.

Après le départ de Diaradougou, les festivaliers ont exploré les coutumes du peuple Nigbi à Sononzo en découvrant chants, danses et objets d’arts.
Plusieurs danses ont meublé la partie. Les principales prestations ont été les danses du Gbégbé, du Kapatiah, du Kroubi et du Ya. Elles expriment respectivement l’authenticité culturelle, la cohésion sociale, la valorisation de la jeune fille et la promotion de la bravoure au sein de la population.

Prestation du masque Kodal

Les festivaliers ont entamé une excursion à Linguedougou. Cette visite a permis aux participants de découvrir la société des forgerons du peuple Kpatôh. Cette catégorie est garant d’un savoir à la fois technique et sacré.  Après une série protocolaire, l’ouverture a été faite par la danse des forgerons où s’est effectuée la représentation du balafon des braves. Cette pratique autrefois destinée aux vaillants cultivateurs a quasiment disparue par la rareté des champs d’igname. De même, les festivaliers ont eu droit à la prestation du masque “Kodal” qui ne fait son apparition qu’à la fin des cérémonies funèbres.

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Enfin, le festival s’est terminé par la nuit des Arts du Spectacle à Dianra. Cela a permis aux jeunes de partager leur savoir faire au niveau de la danse culturelle. Une soirée riche en couleurs, en émotions et en talents où la danse des femmes ainsi que celles des jeunes filles nubiles a attiré émerveillement et curiosité des spectateurs.

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Cette dernière édition du Kalieh Festival a magnifié la mémoire culturelle du pays Kpatôh, tout en affirmant le lien vital entre tradition, art et développement.

 

Bema Bakayoko

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