Économie

Manque de financement en Afrique: Les recettes d’Adama Coulibaly font cas d’école

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Le ministre de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, a épaté ses convives sur la méthode de la Côte d’ivoire du pays. (Photo : DR)
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La dernière sortie du ministre de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, en rapport avec les conclusions du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales face à la grande pénurie de financement des pays d’Afrique subsaharienne, continuent de faire tache d’huile.

Le ministre de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, s’est prononcé sur le rapport biannuel d’avril 2023 du FMI sur les perspectives économiques régionales.

Selon une confidence, le ministre, en face d’éminentes personnalités dont Francesca Di Mauro, Ambassadrice de l’Union européenne (UE) auprès de la Côte d’Ivoire, Kadima Kalonji, Représentant-résident du FMI en Côte d’Ivoire, de plusieurs experts du monde de la finance et des acteurs du secteur privé, a scruté en long et en large, le thème intitulé « la grande pénurie de financement ».

Lors de son exposé, le ministre de l’Économie et des finances a expliqué la cause de la mobilisation des ressources domestiques qui est un défi, que tous les pays doivent relever, parce qu’il n’y a pas d’autre choix dans un contexte de pénurie de ressources au plan international.

« Il n’y a pas d’autre choix que de faire des efforts de mobilisation des ressources domestiques. De ce point de vue, au niveau du continent africain, très peu de pays ont une pression fiscale au-dessus de 20%. Dans l’espace UEMOA, la moyenne est de 14%. Cela veut dire qu’il y a des efforts à faire. En même temps, il y a des arbitrages à faire, car rien ne sert d’augmenter la pression fiscale si cela doit pénaliser les populations. Il ne faut pas perdre de vue l’objectif du gouvernement qui est de mobiliser les ressources, financer les projets et améliorer les conditions de vie des populations. Donc, il faut le faire en tenant compte des arbitrages nécessaires à faire pour préserver également les conditions de vie des populations », a-t-il argumenté. À ce propos, il a préconisé 04 axes en vue de la mobilisation de ces ressources. Il s’agit dans un premier temps, de l’augmentation de la population fiscale en réduisant le poids de l’informel. Cela suppose que les économies africaines sont de grande taille, mais ont un niveau très bas en termes d’efforts fiscales.

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Cela suppose en seconde proposition pour le Ministre de l’Économie et des Finances, l’aménagement des taux de l’assiette en focalisant les exonérations sur les secteurs prioritaires. Et enfin, en troisième proposition, la nécessité de consolider les performances fiscales en tirant des avantages sur le potentiel lié à la digitalisation, c’est-à-dire, limiter l’intervention humaine dans tout ce qui se fait pour permettre effectivement que les ressources publiques puissent être gérées de façon collectée et intègre.

Enfin, le quatrième axe, selon Adama Coulibaly, repose sur le renforcement des contrôles dans la lutte contre la fraude fiscale. À cet effet, il a plaidé pour une solidarité internationale en vue de faciliter l’accès aux ressources dans le cadre de la finance verte.

« Rien ne sert de mettre en place des ressources si nous ne pouvons pas y accéder », a-t-il insisté.

Par ailleurs, il a regretté qu’une seule banque locale ait été accréditée par les Nations Unies pour accéder au fonds vert. Surtout que tous les projets relatifs au fonds vert se doivent de passer par ladite banque.

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Il a fait savoir que si ces recommandations sont mises en œuvre, des solutions peuvent être trouvées à la problématique de la pénurie de financement.

Le rapport du FMI a fait l’objet d’une présentation projetée par le chef de division des études régionales au sein du département Afrique du FMI, Luc Eyraud.

Celui-ci a constaté que l’Afrique subsaharienne souffre d’une pénurie de financements due entre autres à la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial, la hausse des spreads sur les obligations souveraines et la dépression des monnaies de la région par rapport au dollar. Des facteurs qui viennent s’ajouter aux difficultés des pouvoirs publics confrontés déjà aux répercussions de la pandémie de COVID-19 et de la crise du coût de la vie. Compte tenu de ces évolutions, ajoute ledit rapport, l’activité économique dans la région restera atone en 2023 : la croissance s’élèvera à 3,6%, avant de se redresser à un niveau de 4,2% en supposant que l’on assiste bien à une reprise économique au niveau mondial, que l’inflation ralentisse comme prévu et que le resserrement de la politique monétaire ne prenne progressivement fin.

Venance Kokora

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