
Ce lundi 7 juillet 2025, à Nairobi,qui devait être une journée de mobilisation citoyenne s’est transformé en un épisode tragique de violences policières.
En effet, des milliers de Kényans ont investi les rues de la capitale pour exiger la démission du président William Ruto, sur fond de contestation populaire liée à la corruption, à la cherté de la vie et à la brutalité des forces de sécurité.
Alors que cette date coïncidait avec la commémoration du 35e anniversaire des grandes manifestations pro-démocratie de 1990, les affrontements entre les protestataires et les forces de l’ordre ont rapidement dégénéré. Entre tirs à balles réelles, canons à eau et gaz lacrymogènes, la répression a été intense. Selon la Commission des droits humains du Kenya, au moins 11 personnes ont perdu la vie et 29 autres ont été blessées.
"Les personnes qui ont tué nos jeunes lors de la manifestation de l'année dernière n'ont pas été amenées à rendre compte de leurs actes. Ils continuent de perpétrer des meurtres contre leurs citoyens", dénonce le manifestant Joakim Simuyu, qui va jusqu’à qualifier l'État de "unité terroriste contre son propre peuple."
La colère populaire ne cesse de monter. Déjà, le 25 juin dernier, une autre manifestation avait causé la mort d’au moins 19 personnes. Face à cette escalade, de nombreux jeunes, porte-voix d’une génération en quête d’un avenir meilleur, ont repris les rues en scandant des slogans contre le régime en place. "Nous voulions des manifestations pacifiques, mais maintenant les gaz lacrymogènes sont partout, nous ne pouvons pas travailler, on nous tire dessus. Ruto devrait faire preuve d'humilité et écouter la génération Z", témoigne Magoha Sifuna, un autre manifestant.
Considéré comme la locomotive de l’Afrique de l’Est, le Kenya se trouve à la croisée des chemins. Plus que jamais, l’appel des citoyens résonne : le pays ne peut prospérer sans justice, écoute et réformes profondes.