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Réseaux sociaux et fiscalité : vers un encadrement inédit au Sénégal

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Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a lancé, le vendredi 1er août 2025, une nouvelle salve dans sa stratégie de redressement économique. Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit, il a annoncé l’instauration d’une fiscalité spécifique visant les influenceurs, vloggers et autres créateurs de contenus numériques. Une mesure inédite dans le pays, inscrite dans le plan « Jubbanti Koom » pour la refondation économique et sociale du Sénégal.

Jusqu’à présent, les revenus générés sur des plateformes comme YouTube, TikTok, Instagram ou X échappaient en grande partie au contrôle du fisc. « Désormais, vous passerez à la caisse », a résumé le chef du gouvernement, insistant sur le principe d’équité : « Tout acteur économique doit participer à l’effort national ».

Cette annonce marque une volonté claire de formaliser un secteur en plein essor, dans lequel des milliers de jeunes créateurs sénégalais génèrent des revenus via des placements de produits, contenus sponsorisés ou campagnes digitales. Un univers jusque-là en marge des circuits traditionnels de taxation.

Réactions mitigées mais constructives
L’annonce a suscité des réactions contrastées, mais souvent responsables. L’entrepreneur et activiste Mame Balla Mbow salue l’initiative : « Le prélèvement de l’impôt s’impose à tout citoyen, qu’il soit créateur de contenus, mécanicien ou maçon. »

Il appelle toutefois à une approche souple et adaptée : « Beaucoup de jeunes très suivis ne gagnent pas assez pour vivre de leurs contenus. » Mbow suggère un prélèvement à la source, à condition que les plateformes numériques jouent la transparence sur les revenus réellement versés aux utilisateurs.

Un régime fiscal progressif en gestation
Le ministère des Finances doit encore préciser les modalités de cette nouvelle taxation, notamment les seuils de déclaration et les tranches d’imposition. Une première mouture évoque un régime progressif, avec exonération ou taux réduits pour les « nano-créateurs » dont les revenus restent faibles.

Mais au-delà des recettes attendues, Dakar entend surtout structurer l’économie numérique et envoyer un message clair : l’influence digitale est désormais une activité économique à part entière, qui ne peut plus échapper à la législation commune.

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