
Pour Jordan Bardella, cette décision incarne une continuité politique jugée contraire à la volonté populaire. Et l’avertissement est clair : « Soit il y a rupture, soit il y aura censure ».
Une nomination sous tension
Le 9 septembre, Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu, 39 ans, ancien ministre des Armées, comme septième chef du gouvernement depuis le début de son mandat. Officiellement chargé de « consulter » les partis pour « bâtir les accords indispensables », Lecornu entame son mandat dans un climat politique déjà électrique.
Jordan Bardella, président du RN et chef du premier groupe à l’Assemblée nationale, n’a pas mâché ses mots. Selon lui, cette nomination est « un choix de continuité présidentielle » qui « marche sur la volonté des Français ». Il dénonce une stratégie risquée, estimant que Lecornu incarne « un chemin très instable et incertain ».
Un Premier ministre sans majorité
Le chef du RN insiste sur la précarité de cette nomination. Sans majorité parlementaire, Lecornu devra composer avec une opposition renforcée. Bardella prévient : « Son rôle sera de tenter là où d’autres, Michel Barnier ou François Bayrou, ont échoué ». Et si aucune rupture nette avec la politique d’Emmanuel Macron n’est amorcée, le gouvernement pourrait se heurter à une motion de censure.
Les lignes rouges du RN
En attendant le discours de politique générale, Bardella fixe ses conditions. Il exige :Le refus de toute hausse fiscale sur les ménages et les entreprises ; Une baisse des dépenses publiques jugées inutiles ; Une révision profonde de la politique migratoire.
Ces priorités, affirme-t-il, sont les engagements pris devant les électeurs. Et si Lecornu persiste dans la continuité, « son passage à Matignon ne connaîtra pas de sort différent de celui de ses prédécesseurs ».
Vers un bras de fer institutionnel
Alors que le nouveau Premier ministre s’apprête à composer son gouvernement, le ton est donné. Entre dialogue et confrontation, l’équilibre s’annonce fragile. Bardella, tout en se disant prêt à écouter, n’attend « aucun changement de cap ». Le message est limpide : sans rupture, le RN n’hésitera pas à brandir l’arme parlementaire.