
« Au PDCI, il n’y avait de place que pour M. Thiam, malgré nos alertes », a-t-il lancé d’entrée, dénonçant le processus qui a conduit à l’émergence de Tidjane Thiam comme favori sans consensus réel. À ses yeux, le PDCI est aujourd’hui « empêtré dans des querelles internes » pendant que « les autres avancent », en référence aux partis rivaux déjà engagés dans la bataille électorale.
Jean-Louis Billon, qui se présente comme « militant du PDCI-RDA et candidat pour le PDCI », invite à une refondation urgente de la maison verte : « Nous devons nous réorganiser, désigner le meilleur d’entre nous et repartir en ordre de bataille pour la reconquête du pouvoir ». Il tend la main mais reste ferme : « Je propose une méthode et un cap. J’irai au combat, même en dehors des structures traditionnelles si nécessaire ».
Sur la question de la révision de la liste électorale, il est catégorique : « Il ne faut pas s’attendre à une révision, ça ne se fera pas », soulignant au passage l'inaction du PDCI lors de la dernière opération d’enrôlement.
Le député, ancien ministre et président de la Chambre de commerce, se positionne aussi sur le fond des débats : « Quand vous voulez diriger un pays, il faut respecter les lois. Je suis d’accord avec le principe de la nationalité unique », a-t-il déclaré, dans une allusion claire à certaines polémiques internes autour de l’éligibilité.
Fustigeant une direction du parti qu’il juge responsable des tensions actuelles, il précise : « Les problèmes au PDCI, c’est la faute de la direction du parti et de certains anciens. Ils ne peuvent pas se défendre ». Sur l’appui qu’il revendique, il se montre confiant : « J’ai une pléthore de partis politiques qui me soutiennent, ils n’attendent que le top départ ».
Dans cette déclaration fleuve, Jean-Louis Billon a également tenu à rétablir certaines vérités : « Je n’ai jamais dit au Président Bédié qu’il était trop vieux et qu’il devait se retirer », tout en niant toute manœuvre visant à affaiblir le parti : « Je ne suis pas derrière Valérie Yapo pour déstabiliser le PDCI ».
Et de conclure sur une pique à l’endroit de la stratégie de son rival : « Au PDCI, on doit comprendre que le combat politique, c’est en Côte d’Ivoire, pas à l’extérieur ».
Avec ce discours tranchant, Jean-Louis Billon assume désormais son rôle de dissident lucide, prêt à porter une alternative à l’intérieur — ou en dehors — du PDCI-RDA. Reste à voir si les instances du parti sauront entendre son appel, ou s’il sera contraint d’aller jusqu’au bout en franc-tireur.
Manuel Zako