
Une fois encore, le président du PDCI-RDA a brillé par son absence à un important rassemblement de ses partisans. Alors que ceux-ci étaient réunis sous le soleil de Yopougon, lui, était au frais en France. C’est depuis les bords de la Seine qu’il a délivré un message à l’intention de ses partisans, au moment où ceuxci transpiraient sous les bâches. Une fois encore, il a raté l’occasion de « mouiller le maillot », d’aller au charbon en descendant sur le terrain. Il va certainement se trouver des raisons pour justifier le fait qu’il ait fait faux bond aux militants de son parti et plus généralement de la coalition dont son parti est le fer de lance. Il reste qu’en lâchant les siens pour le confort douillet de la Tour Eiffel, il continue d’entretenir l’image du leader hors sol, plus habitué à vivre les réalités du pays depuis l’extérieur, plutôt que de l’intérieur.
N’a-t-il pas passé 23 ans de sa vie loin du brasier sociopolitique des années 2000 à 2010 ? Depuis décembre 2023 qu’il a été bombardé à la tête du PDCI-RDA, il ne fait que multiplier des rendez-vous manqués. N’a-t-il pas brillé par son absence au premier bureau politique de son parti, sous son ère, qui s’est tenu le 4 avril 2025 à Yamoussoukro ? N’a-t-il pas été absent à la convention qui a suivi le 17 avril, à l’occasion de laquelle il avait été élu candidat de son parti à la présidentielle d’octobre prochain ? N’at-il pas fait faux bond aux militants de son parti lors des récents bureau politique et congrès, convoqués précipitamment pour le réélire à la régulière cette fois comme président du PDCI-RDA ? Voilà un dirigeant qui veut qu’on lui déroule le tapis rouge pour arriver au pouvoir. Alors que tous les autres leaders politiques sont au pays où ils bravent pluie et soleil ainsi que les piques et philippiques qui rythment la vie politique sous nos tropiques, lui, choisit de rester loin du « théâtre des opérations ». Samedi dernier, il a abandonné Simone Gbagbo, Affi N’guessan, Charles Blé Goudé et autres figures bien connues de la scène politique sous la bâche, dans le chaudron. Comme pour leur dire : « Tapez-vous le cambouis. Moi, je viendrai vous rafler la mise sans sourciller ».
Assane NIADA