
De retour de Jacqueville, où elle et son époux se sont réfugiés depuis quelque temps, Nady « l’Amazone » avait convoqué ses « soldates » à la station Total, non loin de l’école de gendarmerie. En rang serré, la dizaine de fidèles a tenté de marcher sur la DST, comme si une révolution en miniature était en train de se jouer. Hélas, la révolution a tourné court : la foule espérée n’a pas répondu à l’appel, et la petite procession avait davantage l’allure d’un casting raté que d’un soulèvement populaire.
Cette agitation n’avait d’ailleurs qu’un seul but : le buzz. Nady Gbagbo se rêve en sofa d’une rébellion féminine qui, à défaut de changer le cours du pays, espère arracher quelques larmes à l’opinion publique.
Mais, franchement, fallait-il tout ce tintamarre pour un cyber-activiste de seconde zone dont les publications n’ont jamais pesé sur la marche de la nation ? La vraie question est ailleurs : Zigui est-il donc si stratégique dans le dispositif de communication de l’ex-journaliste reconvertie en meneuse de rue ?
Les suiveurs de Nady Gbagbo devraient pourtant se méfier : la voie dans laquelle elle les engage est sans issue. La Côte d’Ivoire de 2025 n’est pas celle des années 2000, quand les GOR confondaient pouvoir et enrichissement personnel. Aujourd’hui, le pays est géré, apaisé et sécurisé. Le gouvernement veille et ne laissera prospérer aucune manœuvre pyromane, fut-elle déguisée en marche de « cœur éploré ».
Yacouba DOUMBIA