
Au terme des échanges du jour, le CNS a retenu une "interdiction des meetings et manifestations publiques". Et pourtant, en face, le mouvement de l'opposition ivoirienne dénommé le Front commun, composé du PPA-CI et du PDCI-RDA, avait déjà annoncé une marche pour ce samedi 4 octobre 2025, sur toute l'étendue du territoire national.
Face à cette annonce du CNS, les regards étaient désormais braqués sur le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo et celui du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, pour savoir leur décision sur cette question. Et bien, cela n'aura pas tardé. Et pour cause, dans un communiqué express publié quelques heures après l'annonce du gouvernement ivoirien d'interdire toute marche dans les espaces publics du pays, le Front commun a décidé de "défier" le CNS en maintenant sa décision.
"... Nous tenons à rappeler avec force que la marche du samedi 4 octobre 2025 n'a aucunement pour objet de contester une décision du Conseil constitutionnel. Elle vise exclusivement à réclamer l'ouverture d'un dialogue politique inclusif, une revendication constante que nous avions déjà portée lors de la marche du 9 août et que nous réaffirmons pour celle prévue le 4 octobre"', peut-on lire dans le communiqué de ces deux principaux partis politiques de l'opposition du pays.
En clair, pour ces cadres issus de ce mouvement politique, cette décision ne s'applique pas à la marche prévue pour ce samedi. "Le communiqué du Conseil national de sécurité ne saurait en aucun cas s'appliquer à notre mobilisation, car notre démarche s'inscrit dans une logique de dialogue et non de contestation juridique", a indiqué cette note.
Ce qui veut dire que le Front commun ne semble pas être concerné par cette décision prise par le président ivoirien à travers le CNS. "Nous appelons donc tous les militantes et militants à se mobiliser massivement et à être présents dans les rues le 4 octobre. Cette marche ne suivra pas un itinéraire unique. Chaque groupe de citoyens est invité à se constituer dans son quartier pour manifester pacifiquement et exprimer sa voix", a lancé le Front commun.
Qui estime d'ailleurs que, "un peuple qui refuse de lutter pour sa liberté n'est pas un peuple sur lequel on doit s'apitoyer".