
Selon plusieurs sources locales, la situation s’est envenimée à partir de l’appel au boycott lancé par le front commun. Deux camps se sont alors formés : d’un côté, ceux qui s’opposaient à la tenue du scrutin, et de l’autre, ceux qui défendaient son organisation. Des médiations avaient été entreprises par les autorités locales et les chefs traditionnels afin d’éviter toute confrontation et permettre la tenue du vote.
Le vendredi 24 octobre, des militants du front commun, conduits par Digbeu Gomené Farass, anciennement chauffeur et planteur, ont tenté d’empêcher l’acheminement du matériel électoral vers les villages de la sous-préfecture en battant les voies d'accès avec des troncs d'arbre. Sur les 15 villages concernés, 4 n’ont pu recevoir le matériel à temps. Malgré ces incidents, le vote s’est finalement déroulé le samedi 25 octobre, et le matériel électoral a pu être transféré à Daloa dans la soirée.
L’incendie d’un magasin fait dégénérer la situation
C’est après la clôture du scrutin que la situation a dégénéré. Digbeu Gomené alias Farass, planteur, au dire de notre informateur, est celui qui aura contribué à mettre les feu aux poudres. Après avoir saboté le transformateur qui alimente le quartier des allogènes, il a été à la base d'une expédition qui a incendié des magasins dans la nuit du samedi appartenant à des opérateurs économiques allochtones. En représailles, les jeunes allochtones l'ont identifié, poursuivi, avant de le lyncher.
D’après une source locale jointe par téléphone, un premier décès a été confirmé dans la nuit, avant qu’un second ne soit signalé. La gendarmerie a immédiatement été déployée sur les lieux pour contenir la situation. Parallèlement, les chefs traditionnels, les élus et les autorités administratives se sont mobilisés pour apaiser les tensions et ramener le calme.
À l’heure actuelle, un dispositif sécuritaire renforcé est en place à Nahio et dans les villages environnants. Les autorités locales appellent les populations à la retenue et à la cohésion, rappelant que la paix et le dialogue doivent toujours primer sur la division.
Yacouba DOUMBIA