
À la mairie de Tafiré, ce n’est pas une simple annonce de candidature qui a eu lieu, mais la célébration d’un pacte entre un peuple, sa foi et son fils le plus illustre. Les imams de Tafiré, Badikaha et Niédiékaha ont, d’une seule voix, apporté leur bénédiction totale au Vice-Président de la République, Tiémoko Meyliet Koné.
L’atmosphère était électrique, chargée d’une solennité joyeuse. Alors que la délégation du RHDP, conduite par le dynamique Karim Ouattara (candidat suppléant) et le maire Charles Sanga (Directeur de campagne), faisait son entrée, une certitude planait déjà dans la salle : la candidature de « TMK » aux législatives du 27 décembre dépasse le cadre politique. Elle est une réponse.
« L’Éléphant qui rassure »
Prenant la parole dans un silence religieux vite rompu par des murmures d'approbation, Sanogo Abou, porte-parole de la grande mosquée As-Salam, a posé les mots justes sur le sentiment général : « C’est un vœu cher aux imams et aux populations qui se réalise aujourd’hui. Nous avons prié pour que notre papa, frère et fils accepte de porter notre voix. Il nous a entendus. »
Mais c’est l’image forte utilisée par le 2e imam adjoint qui résumera la campagne à venir. Évoquant la stature de l’homme d’État, il a lancé cette formule qui fera date : « Si tu as un éléphant devant toi, tu n’as pas peur d’avancer. » Une métaphore puissante pour dire qu’avec Tiémoko Meyliet Koné, la région se sent protégée, forte et invincible.
De la promesse à la preuve
Pour l’imam Touré Soufiana de Badikaha, le soutien religieux s’ancre dans la confiance absolue : « Les populations aiment leurs autorités [...] Ce qu’elles disent, c’est ce qu’elles font. » Une validation morale de la gouvernance RHDP qui s'est transformée, sous la houlette de l'imam Ibrahim Ouattara de Niédiékaha, en une séance de prières intenses et de cantiques à la gloire du candidat.
Une légitimité renforcée, pas un déclassement
Face à cette assemblée de sages, la délégation "commando" des cadres (comprenant entre autres Moussa Diarra, Ousmane Coulibaly et Mme Minafou Koné) a tenu à clarifier le sens politique de cette candidature.
Moussa Diarra a balayé d’un revers de main les critiques sur le statut du candidat : « Qu’un Vice-Président soit candidat n’est pas inédit, et encore moins rabaissant. Au contraire, cette candidature renforce sa légitimité dans sa région et au plan national. »
Le message est passé 5 sur 5. L'enjeu du 27 décembre ne sera pas de vaincre un adversaire – la liste faisant déjà l'unanimité – mais de transformer le scrutin en une « fête du plébiscite ». Il s'agit d'offrir au Vice-Président un taux de participation historique, à la hauteur de son rang.
Avant cette communion spirituelle, la délégation a respecté la tradition républicaine en présentant ses civilités au Sous-Préfet de Tafiré, Brou Marcel N’Depo. Ce dernier a salué la démarche et garanti des dispositions sécuritaires optimales pour le scrutin.
À Tafiré, Badikaha et Niédiékaha, les dés sont jetés, mais ils sont bénis. Avec l'onction des imams et la mobilisation des cadres, la route vers l'Hémicycle semble désormais être une voie royale pour Tiémoko Meyliet Koné. Le 27 décembre ne sera pas une élection, ce sera une confirmation.
Yacouba Doumbia