Politique

Après le divorce Laurent Gbagbo-Simone Ehivet: Quel avenir pour le FPI ?

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Les histoires de cœur du couple Gbagbo risquent de fracturer davantage le Front populaire Ivoirien (Fpi). C’est du moins, ce que craignent nombre de partisans de ce my- thique couple, dont la vie se confond avec celle du Fpi.

Dès l’annonce de la décision de l’ex-chef de l’Etat de divorcer d’avec son épouse Simone Ehivet, la toile s’est enflammée. « Quelle image le Fpi présente aux yeux du monde à travers cette division ? La réconciliation en interne de- vrait venir booster la réconcilia- tion nationale », déplore un internaute. « Vous venez de signer la mort définitive du Fpi », ren- chérit un autre. Ces ressentis qui témoignent d’une frustration, inclinent à penser que des sympathisants de l’ancien parti au pouvoir pourraient quitter le na- vire Fpi, suite aux affaires de cœur qui sont en train de faire voler en éclats, le couple Gbagbo. Faut-il alors craindre que cette dé- ception ou frustration observée chez les « petites gens » de ce parti n’ait des échos jusqu’au sommet de la direction ? Autre- ment dit, faut-il craindre pour la survie de ce parti, déjà fissuré de- puis que Laurent Gbagbo était dans les liens de la justice inter- nationale ? Plusieurs faits portent, en effet, à penser que le Fpi ne sortira pas indemne du divorce entre Gbagbo et Simone. Il n’est pas à exclure que ce drame familial n’engendre une rupture politique.
Déjà, à la faveur de l’anniversaire de l’ex-Première dame, l’on a vu certains barons du Fpi venir té- moigner leur attachement à Si- mone, en rappelant ses « hauts faits d’armes », depuis la création de ce parti, au risque d’être taxés de pro-Simone dans un contexte marqué par le déchirement de ce couple. On a ainsi vu l’ex-minis- tre Emile Guireoulou tresser des lauriers à Simone dans une communication. Dans le même temps, Ahoua Don Mello appelait à ne pas jeter l’ex-Première dame comme on jetterait le bébé avec l’eau du bain. « Nous avons be- soin autant de toi que de Simone », a-t-il écrit en substance, inter- pellant Gbagbo. Des marques de sympathie, voire d’estime qui pourraient porter à penser que ces caciques du Fpi feraient partie du « gbonhi » de Simone.
A ces personnalités connues, on pourrait ajouter des militants de base qui tiennent Simone en es- time et pourraient former avec elle, un camp, en cas de schisme au sein de la frange du Fpi, taxée généralement de Gbagbo Ou Rien (Gor). A en juger par les réactions enregistrées sur la toile et par la forte mobilisation à l’occasion des différentes cérémonies orga- nisées par elle récemment (dédicace de son dernier livre, anniversaire), on peut, en effet, dire qu’il y a comme un « peuple » de Simone Gbagbo, qui pourrait se retrouver autour d’elle, comme un rempart au cas où des intrigues viseraient à la « griller » au sein du Fpi.

Ce qui fait dire à certains obser- vateurs de la vie politique natio-nale, que le cas Simone risque de porter un sérieux coup de se- monce à ce parti. Car, membre fondateur du Fpi, elle a autant de légitimité historique que Gbagbo pour en réclamer la paternité. Si- mone, souligne un analyste poli- tique, n’est pas Affi N’guessan, encore moins Mamadou Kouli- baly : elle n’est pas montée dans le train du Fpi en chemin. Au cas où le divorce matrimonial entraî- nerait le divorce politique, il faut donc craindre que l’équation Si- mone ne soit pas aussi aisée à ré- soudre que les cas Affi et même Mamadou Koulibaly. Après le dé- part de l’ex-président de l’Assem- blée nationale du Fpi et la fracture du même parti, suite aux dissen- sions avec Affi, le Fpi pourrait ne jamais se relever de la rupture d’avec Simone et ses partisans.

Assane NIADA