Politique

PDCI-RDA/ Course à la succession de Bédié: Guerre totale entre les candidats sur les réseaux sociaux

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Pro et anti-Thiam se tirent dessus. (Ph : DR)
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A moins d’un mois du congrès du PDCI-RDA, au cours duquel sera connu le successeur de feu Henri Konan Bédié, la pré-campagne fait rage sur les réseaux sociaux. L’on assiste, en effet, à une passe d’armes entre les partisans des différents candidats déclarés ou putatifs.

Que ce soit sur Facebook ou WhatsApp, il ne se passe de jour que des partisans des candidats ne tirent sur leurs adversaires. A ce jeu, ce sont surtout les pro et anti-Thiam qui tiennent le haut du pavé. Quand des anti-Thiam avancent une panoplie d’arguments pour disqualifier sa candidature, des Thiamistes, eux, donnent la réplique en balayant du revers de la main, tous ces arguments. « Si Thiam croit pouvoir accéder, sur tapis rouge, au fauteuil laissé vacant par la mort de Bédié, qu’il se trompe », soutient un internaute. Un autre ajoute qu’il est illusoire de penser que celui-ci viendra réinventer la roue s’il venait à prendre la tête du PDCI-RDA et à devenir son candidat à la présidentielle de 2025. Des propos auxquels répondent des partisans de l’ex-patron du Crédit Suisse en mettant notamment en avant, ses qualités d’économiste chevronné. Toutes choses qui, pour certains cadres du PDCI-RDA, ne sauraient suffire.

Thiam accusé de manquer de légitimité

 

Sans le citer nommément, certains comme le patron du journal Le Nouveau Réveil, tendent à dénier à Tidjane Thiam, son manque de légitimité pour diriger le plus vieux parti de Côte d’Ivoire. « C’est Guikahué qui est le gardien du temple », confie-t-il dans un forum de discussion numérique. Le disant, il reprend à son compte, l’un des arguments avancés par les anti-Thiam pour tenter de disqualifier sa candidature. Au nombre de ceux-là, le Vice-président du PDCI-RDA, Séri Bi N’guessan. Dans une tribune qui circule sur la toile, il remet en cause la légitimité de Thiam à prétendre succéder à Bédié à la tête du PDCI-RDA. « Être président du PDCI-RDA requiert plus que la simple satisfaction des critères légaux. La légitimité est un facteur essentiel pour rassembler les militants et gagner leur confiance afin qu’ils soient motivés pour mener tous les combats qui conduisent à des victoires », commence-t-il par dire. Puis d’ajouter : « Ici, nous pouvons l’affirmer, juste pour ce qui semble pour nous une simple vérité, sans que cela ne soit une volonté de nuire, Tidiane THIAM n’a jamais milité de façon assidue au sein du PDCI-RDA. Il n’a jamais assuré de poste de responsabilité au sein du parti (membre d’un Comité de base, président de comité de base, membre d’une section, Secrétaire de section, membre d’une délégation, délégué, etc.) ».

Plus incisif, ce baron du PDCI-RDA renchérit : « C’est vrai qu’on peut nous rétorquer que tout le monde ne suit pas forcément ce cheminement, mais THIAM a-t-il vraiment déjà participé au moins à une activité d’une structure de base du PDCI-RDA, même à l’étranger où il réside dans une délégation générale ? (…) THIAM a-t-il aujourd’hui des outils pour tirer une légitimité auprès de cette masse en si peu de temps ? Quel langage, quel temps d’apprentissage ? ».

Les pro-Thiam répondent aux attaques

Par ailleurs, Séri Bi N’guessan questionne la dimension éthique de la candidature de Tidjane Thiam. Il résume le reproche fait au « banquier suisse » par une boutade qui revient dans la maison PDCI-RDA : « Foutaise ! Voilà quelqu’un qui a passé, de façon continue, 24 années hors du pays et en dehors du PDCI-RDA, qui nous a regardé souffrir face à toutes les atrocités des partis au pouvoir, qui n’a mené aucun des combats de la survie du PDCI-RDA et qui vient et veut soudainement occuper le premier rang ». Et le Vice-président du PDCI-RDA de mettre au jour, les non-dits de cette boutade : « Et pourtant, il s’agit là d’une dénonciation forte de la violation des principes moraux et éthiques en politique dont le mépris mettra en péril l’intégrité de notre parti. En ce qui concerne la morale, la candidature de Tidiane THIAM à la présidence du PDCI-RDA soulève des questions fondamentales. Sa décision de briguer à tout prix cette haute responsabilité au sein du parti, malgré sa longue absence et son manque d’implication, suggère une motivation trop personnelle, un manque de respect envers les autres membres du parti qui ont consacré leur vie à la cause ».

Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des pro-Thiam, au nombre desquels Jean Clotaire Tetiali. Réagissant au défaut de légitimité brandi par Séri Bi N’guessan, celui-ci écrit dans une tribune : « Il est évident que Tidjane Thiam jouit ici d’une légitimité pragmatique de ses soutiens. Celle que lui confèrent toutes ces voix qui s’élèvent pour honorer sa candidature d’hommages excessifs : la voix des élus du Haut-Sassandra ou celle d’environ 50 députés sur un total de 65 », avance-t-il. Répliquant, par ailleurs, à la boutade de Séri Bi N’guessan, Jean Clotaire Tetiali charge : « L’argument est étonnamment émotionnel et simpliste et la rhétorique elle-même dans son ensemble, effroyablement réductrice ». On le voit donc, on est loin de l’appel au consensus lancé par certains au sein du PDCI-RDA pour trouver un successeur au défunt président de ce parti.

 

Assane Niada

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