Société

Travail des enfants : Un plan de 165 milliards pour éradiquer le fléau en Côte d'Ivoire

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À Abidjan, la 24ᵉ Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants a pris une tournure historique. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a dévoilé un Plan d’action national 2025-2029 d’une ampleur inédite, doté de 165,6 milliards de FCFA.

Objectif éradiquer le travail des enfants, un fléau qui continue de toucher des millions de jeunes à travers l’Afrique.

Un engagement politique fort

La cérémonie, présidée par la Première Dame Dominique Ouattara, également présidente du Comité national de surveillance (CNS), a réaffirmé la volonté politique du pays de protéger ses enfants et de rendre ses chaînes d’approvisionnement agricoles plus éthiques et durables.
« Ce plan est une réponse concrète à une urgence sociale et morale », a souligné Mme Ouattara, saluant les efforts conjoints des institutions nationales et internationales.

 Quatre axes pour un changement durable

Le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara, a détaillé les quatre piliers du plan : Prévention : sensibilisation des communautés et renforcement des mécanismes d’alerte ; Protection : prise en charge des enfants victimes et réinsertion scolaire;  Amélioration des conditions de vie : développement local et autonomisation des familles ; Répression : lutte contre les trafics et poursuites judiciaires renforcées
« Notre pays s’engage résolument dans la dynamique d’élimination du travail des enfants », a affirmé le ministre, rappelant que la Côte d’Ivoire a ratifié la Convention 182 de l’OIT et occupe depuis 2023 la vice-présidence de l’Alliance 8.7, une coalition mondiale contre le travail forcé.

Un combat continental encore loin d’être gagné

Malgré une baisse mondiale de 22 millions d’enfants travailleurs entre 2020 et 2024, selon l’OIT et l’UNICEF, l’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée, avec 87 millions d’enfants concernés. Dans ce contexte, le plan ivoirien se veut exemplaire et ambitieux.

Vers une filière cacao plus responsable

Au-delà de la protection des enfants, ce plan s’inscrit dans une logique de durabilité économique. En assainissant ses filières agricoles, la Côte d’Ivoire espère répondre aux exigences croissantes des marchés internationaux en matière de traçabilité et de responsabilité sociale.
Ce tournant stratégique pourrait bien redéfinir l’image du cacao ivoirien sur la scène mondiale, non plus entaché par le travail des enfants, mais porté par une vision éthique et inclusive.