
En mission officielle au Qatar, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, a pris part jeudi 6 novembre 2025 au 2ᵉ Sommet mondial sur le développement social. À la tribune, le porte-parole adjoint du gouvernement a exposé les progrès réalisés par la Côte d’Ivoire en matière de réduction de la pauvreté, de promotion du travail décent, de protection sociale et d’inclusion des populations vulnérables.
Un cadre mondial d’échanges sur la justice sociale
Rassemblant des représentants gouvernementaux, acteurs du développement, organisations internationales et experts, ce Sommet ambitionne d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris depuis le Sommet de Copenhague de 1995. Cette édition met l’accent sur les réponses collectives à apporter face aux crises économiques, sociales et environnementales qui menacent la cohésion sociale à l’échelle mondiale.
Au nom du gouvernement ivoirien, Mamadou Touré a salué « l’excellente organisation de ce rendez-vous international par l’Émirat du Qatar », avant de rappeler le sens de cette rencontre : « agir ensemble pour réduire la pauvreté, promouvoir le travail décent, renforcer la justice sociale et protéger les plus vulnérables ».
Des transformations impulsées depuis 2011
Le ministre a rappelé que depuis l’accession au pouvoir du président Alassane Ouattara, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations constituent des priorités gouvernementales. Cette politique, fondée sur la croissance inclusive, a permis des avancées jugées significatives. Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire enregistre une croissance annuelle moyenne de 6,4 % depuis plus de dix ans, accompagnée d’une inflation maîtrisée autour de 3 %. Le taux de pauvreté, lui, est passé de 55 % en 2011 à 37,5 % en 2021, soit près de 5 millions de personnes sorties de l’extrême pauvreté. Les progrès concernent également l’accès aux services essentiels notamment, le taux de couverture électrique qui est passé de 33 % à plus de 95 % du territoire national. L’accès à l’eau potable a connu une amélioration notable aussi bien en milieu urbain que rural ; des investissements massifs ont été réalisés dans les infrastructures, la santé et l’éducation, a-t-il exposé.
Des politiques sociales renforcées

Le ministre a également mis en avant les mécanismes de protection sociale déployés pour soutenir les populations vulnérables. Parmi eux, le Programme des Filets Sociaux Productifs, qui touche aujourd’hui 457 000 ménages à travers des transferts monétaires destinés à renforcer leur résilience économique. La Couverture Maladie Universelle (CMU) constitue un autre pilier majeur, garantissant un accès aux soins de santé pour tous « dans des conditions soutenables pour l’État comme pour les ménages ». Avec le Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI), plus d’un million d’acteurs du secteur informel – agriculteurs, artisans, commerçants, artistes – disposent désormais d’une protection sociale. À cela s’ajoute la mise en place d’un régime de retraite complémentaire pour les fonctionnaires, ainsi que des mesures d’intégration professionnelle des personnes handicapées, dont le recrutement de 2 000 agents dans la Fonction publique.
Jeunesse et autonomisation des femmes : un axe stratégique
La Côte d’Ivoire a également misé sur l’insertion socio-économique des jeunes et des femmes, considérés comme « le moteur du développement national ». Entre 2011 et 2025, plus de 3 millions de jeunes ont bénéficié de formation, d’accompagnement ou de financement de projets d’entrepreneuriat. Le Service civique national a, de son côté, formé plus de 55 000 jeunes en citoyenneté active. Quant aux femmes, le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) a permis de financer plus de 420 000 bénéficiaires, pour un montant global dépassant 100 milliards de F CFA, favorisant ainsi la création de milliers de microentreprises féminines.
Travail décent : réformes et revalorisation
Mamadou Touré n'a manqué de rappeler les avancées en matière de réglementation du travail, notamment la modernisation du Code du travail (2015 et 2023) et la revalorisation du SMIG, passé de 36 000 F CFA en 2011 à 75 000 F CFA en 2022. Il a aussi mentionné la stratégie nationale en cours pour la transition vers l’économie formelle, ainsi que la création d’un fonds d’insertion dédié aux personnes handicapées.
Des défis persistants et des appels à la coopération
Malgré ces résultats, des défis subsistent, en particulier le maintien d’un rythme soutenu de réduction de la pauvreté, l’accès universel aux services sociaux, la création d’emplois massifs et la généralisation de la protection sociale.
La Côte d’Ivoire en appelle donc à un renforcement de la coopération internationale pour la formation et l’insertion des jeunes ; des mécanismes conjoints de financement dédiés aux femmes et aux jeunes. Également à l’encadrement de la mobilité professionnelle pour favoriser le transfert de compétences ; une intensification des investissements sociaux en Afrique. « Le développement social n’est pas une option, c’est un devoir collectif envers nos peuples », a conclu Mamadou Touré, réaffirmant l’engagement du gouvernement ivoirien à bâtir une société plus inclusive, plus solidaire et plus résiliente.
Manuel ZAKO