
1. Par un communiqué en date du dimanche 27 juillet 2025, Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan a annoncé que Monsieur Traoré Alain Christophe alias Alino Faso, détenu à l’École de Gendarmerie d’Abidjan, a été découvert mort dans sa chambre le jeudi 24 juillet 2025 à 7h30 ;
2. Poursuivant, le Procureur de la République a affirmé que le défunt s’est pendu avec son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet, et a assuré que des enquêtes sont en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide ;
3. Monsieur Traoré Alain Christophe alias Alino Faso, activiste burkinabè de 44 ans, vivant en Côte d’Ivoire, avait été arrêté par les autorités ivoiriennes le 10 janvier 2025 et poursuivi pour « les faits d’intelligence avec les agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l’autorité de l’État, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l’intention de les livrer à un État étranger et espionnage » ;
4. Le lundi 28 juillet 2025, les Autorités burkinabè, à travers le Ministre des Affaires Étrangères, ont convoqué la Chargée d’affaires de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso afin d’obtenir des éclaircissements sur la mort de leur ressortissant et exprimer leur indignation, estimant qu’il y a « beaucoup de mépris, un manque d’égard et de courtoisie pour les autorités et le peuple burkinabè et, c’est encore plus grave pour la famille du défunt, qui découvre cette nouvelle sur les réseaux sociaux » ;
5. L’entretien avec la diplomate ivoirienne a été aussitôt suivi d’un communiqué musclé du Gouvernement burkinabè par lequel celui-ci rejette la thèse du suicide avancée par les autorités judiciaires ivoiriennes et exige le rapatriement sans délai du corps de leur compatriote tout en promettant que « la mort de Alino Faso ne restera pas impunie » ;
6. Le PPA-CI, profondément touché et attristé par cette mort brutale survenue dans la chambre d’une école chargée de former les membres d’un des corps d’élite de notre armée, exprime sa forte compassion et ses sincères condoléances à la famille du défunt ainsi qu’aux autorités burkinabè ;
7. Le PPA-CI demande instamment aux autorités ivoiriennes de prendre de toute urgence les dispositions nécessaires en vue de faire toute la lumière sur les circonstances réelles de cette mort. Il est de la plus haute importance que cette affaire soit traitée dans le respect des règles et usages diplomatiques en la matière, pour éviter d’assombrir davantage le climat des relations entre nos deux États et préserver la fraternité historique entre les peuples du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ;
8. Le PPA-CI rappelle au gouvernement RHDP que l’École de Gendarmerie n’est pas destinée à détenir des personnes poursuivies pour quelque motif que ce soit et lui demande, en conséquence, de mettre immédiatement fin à toutes ces détentions de personnes, de plus en plus nombreuses, ivoiriennes ou étrangères, souvent arrêtées à leurs domiciles ou dans la rue, de jour comme de nuit, dans des conditions irrégulières et détenues dans des lieux non-officiels, au mépris de leurs droits les plus élémentaires ;
9. Le PPA-CI demande au régime RHDP d’abandonner toutes ces vieilles pratiques dictatoriales rétrogrades, qui n’honorent pas notre pays et l’exhorte à s’engager avec courage et responsabilité dans la restauration de l’État de droit pour une Côte d’Ivoire démocratique, souveraine et digne, respectée dans le concert des Nations.
Fait à Abidjan, le 30 juillet 2025
Honorable Jean Gervais TCHEIDE
Secrétaire Général Porte-parole adjoint du PPA-CI