
En effet, bien que l’Afrique ne représente que 9 % des sites classés, elle concentre près d’un quart de ceux considérés en péril.
Entre spiritualité et archéologie, deux joyaux culturels révélés
D’une part, le paysage Diy-Gid-Biy des Monts Mandara, situé dans l’extrême-nord du Cameroun, se distingue par ses sites archéologiques aménagés entre les XIIe et XVIIe siècles. Entourés de terrasses agricoles et de lieux de culte, ils témoignent d’un savoir ancestral profondément enraciné.
D’autre part, le Mont Mulanje au Malawi s’impose comme un site sacré, habité par des divinités, des esprits et des ancêtres selon les croyances locales. Ce lieu symbolique incarne une spiritualité vivante et une cosmogonie unique, encore vibrante aujourd’hui.
Vers une diversification du patrimoine mondial
Outre ces deux inscriptions, le Comité du patrimoine mondial examine actuellement 30 candidatures lors de sa 47ᵉ session annuelle à Paris. Parmi elles, figurent également des propositions africaines inédites : la réserve de biosphère de l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau et les forêts de Gola Tiwai en Sierra Leone, sanctuaire d’espèces menacées telles que les éléphants de forêt.
Unesco et Afrique : entre ambition et réalité
Depuis son arrivée à la tête de l’organisation, Audrey Azoulay a réaffirmé son ambition de faire de l’Afrique une priorité. Cependant, les chiffres traduisent une réalité contrastée : les conflits, le changement climatique et la surexploitation des ressources naturelles continuent de fragiliser le patrimoine du continent.
Alors que certains sites proposés s’ancrent dans la mémoire collective, tels les anciens centres de répression au Cambodge ou les mégalithes de Carnac en France , l’Afrique, elle, affirme peu à peu sa place, porteuse d’histoires et de spiritualités qu’il est grand temps de valoriser.