En 2015 déjà, le président de la République, Alassane Ouattara, avait lancé une étude de faisabilité pour la mise en orbite d’un satellite ivoirien. L’objectif étant de rejoindre les 46 engins africains gravitant dans l’espace depuis 1998. La création d’une agence spatiale est donc la bienvenue. Elle a pour mission de promouvoir l'exploitation pacifique de l'espace, tout en répondant aux besoins économiques, environnementaux et sécuritaires croissants du pays.
Ses missions sont diverses et englobent l'observation de la terre, la météorologie spatiale, l'astronomie, l'exploration et la communication par satellite. Grâce à ces technologies, la Côte d’Ivoire pourrait optimiser la gestion de ses ressources naturelles, améliorer les prévisions climatiques pour mieux anticiper les catastrophes naturelles et renforcer la surveillance de son territoire face aux menaces sécuritaires, tant maritimes qu’aériennes. La création de l'ASCI ouvre également la voie à des opportunités économiques et technologiques significatives. En intégrant ces technologies spatiales, la Côte d'Ivoire envisage de développer de nouvelles industries, créant ainsi des emplois et favorisant l'innovation.
Opportunités économiques et technologiques
Pour réaliser ces ambitions, l'ASCI entend collaborer avec les universités et les centres de recherche locaux afin de promouvoir la recherche et le développement. Ceci inclut la mise en place de programmes de formation destinés à renforcer les capacités nationales en sciences et technologies spatiales. Le développement de compétences locales sera crucial pour assurer la durabilité des projets spatiaux dans le pays. Par ailleurs, l'ASCI s'engage à créer des pôles technologiques pour attirer des entreprises du secteur "NewSpace" et encourager les investissements. Des incubateurs et des centres d'innovation technologique seront mis en place pour offrir aux jeunes entrepreneurs, l'espace nécessaire à l'élaboration de solutions innovantes.
Avec l'ASCI, la Côte d'Ivoire se positionne en tant que leader potentiel dans le domaine spatial en Afrique, un continent encore en phase d'émergence dans ce secteur. En se mesurant à d'autres agences spatiales africaines, le pays vise à établir des programmes de coopération régionale, favorisant ainsi l'intégration et la synergie entre nations. L'engagement de l'ASCI envers le développement durable est également fondamental. En intégrant des technologies vertes et en utilisant des satellites pour la surveillance de l'environnement, la Côte d'Ivoire aspire à promouvoir une croissance économique respectueuse de la nature. Cela inclut des efforts pour surveiller les forêts et évaluer l'impact des activités humaines sur l'écosystème.
La Côte d'Ivoire sur la carte spatiale de l'Afrique
La création de l'ASCI n'est pas qu'une avancée technologique ; elle constitue une vision ambitieuse pour le futur du pays. Avec des investissements adéquats, une formation ciblée et une collaboration régionale efficace, la Côte d'Ivoire pourrait transformer non seulement son propre secteur spatial, mais aussi inspirer d'autres nations africaines à suivre cette voie. Le ciel n'est plus une limite, mais une frontière à franchir pour la Côte d'Ivoire. Pour implémenter cet important projet, le gouvernement travaille avec la société Universal Konstructors Associated (UKA) et l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. Cela devrait aboutir à la construction du premier satellite ivoirien, un nanosatellite d’observation, dénommé Yam-Sat CI 01.
Joël DALLY
