Économie

BAD : Cap sur le leadership économique des femmes africaines

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Près d’une Africaine sur quatre est entrepreneure, mais l’absence de compétences solides en gestion financière freine encore leur impact sur l’économie.

Selon une étude inédite de la Banque africaine de développement (BAD), 87 % des associations féminines manquent d’outils pour optimiser leurs ressources, limitant ainsi leur contribution au développement du continent.

Réalisée dans 16 pays, cette cartographie a recensé 409 associations de femmes et mis en évidence un constat clé : seules 29 % entretiennent des partenariats avec des institutions financières. En Mauritanie, la dépendance quasi exclusive aux cotisations des membres – 83 % des ressources – illustre la fragilité structurelle du financement.

Pour Zeneb Touré, cheffe de la Division société civile et engagement communautaire de la BAD, il est temps d’agir : « L’avenir de l’Afrique s’écrit avec ses femmes entrepreneures. Ensemble, nous pouvons faire de cette étude un modèle continental de développement inclusif ».

L’atelier organisé à Nouakchott a rassemblé associations, société civile, institutions publiques, établissements financiers et partenaires au développement. Objectif : identifier les besoins prioritaires, jeter les bases d’un programme panafricain de renforcement des capacités et stimuler une dynamique collaborative pour reproduire les bonnes pratiques.

Fatimetou Mint Sidi Mohamed O. Elvil, présidente du Conseil mauritanien des femmes d’affaires, a salué l’initiative tout en rappelant que « les associations regorgent de potentiel, mais elles ont besoin d’un accompagnement structuré pour démultiplier leur impact ».

Depuis 2016, à travers son initiative AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa), la BAD a déjà mobilisé plus de 1,2 milliard de dollars au profit d’entreprises dirigées par des femmes, en partenariat avec 185 institutions financières, pour combler un déficit d’accès au financement estimé à 42 milliards de dollars.

L’étude de Nouakchott marque une étape cruciale : passer des chiffres à l’action, transformer les défis en opportunités et placer les femmes entrepreneures africaines au cœur de la croissance inclusive du continent.