
Selon le communiqué officiel, le géant américain est sanctionné « pour avoir affiché des publicités entre les courriels des utilisateurs de Gmail sans leur accord » et pour avoir « déposé des traceurs (cookies) lors de la création de comptes Google, sans consentement valide des utilisateurs français ». Ces pratiques, qualifiées de non conformes, ont été jugées particulièrement préoccupantes par l’autorité, qui insiste sur la nécessité d’un consentement éclairé.
La CNIL précise que « les personnes doivent avoir une compréhension complète et claire des conséquences de leurs choix », notamment lorsqu’elles sont confrontées à un mur de traceurs — une interface qui conditionne l’accès à un service à l’acceptation des cookies. Si cette méthode n’est pas illégale en soi, elle doit impérativement respecter les principes de transparence et de liberté de choix.
Shein également dans le viseur
Dans le même élan, le groupe chinois de fast-fashion Shein a écopé d’une amende de 150 millions d’euros pour des manquements similaires. Là encore, la CNIL reproche un non-respect flagrant de la législation sur les cookies, soulignant que ces deux sanctions s’inscrivent dans une stratégie de mise en conformité engagée depuis plus de cinq ans.
Une jurisprudence européenne en appui
L’autorité française s’appuie sur une jurisprudence européenne pour qualifier les publicités insérées dans Gmail de « prospection directe », une pratique qui, selon elle, aurait dû faire l’objet d’un consentement préalable des utilisateurs. En d’autres termes, Google aurait dû demander explicitement l’autorisation avant de diffuser ces contenus publicitaires.
Vers une régulation plus stricte des géants du numérique
Ces sanctions marquent un tournant dans la régulation des pratiques numériques des grandes plateformes. En ciblant des acteurs à forte fréquentation, la CNIL envoie un message clair : le respect de la vie privée n’est pas négociable. Et les entreprises qui tentent de contourner les règles s’exposent désormais à des sanctions financières lourdes et à une remise en question de leurs modèles publicitaires.