
L’objectif principal de cette initiative est de financer le raccordement de 800 000 nouveaux foyers d’ici 2027. En convertissant les créances futures du PEPT en obligations négociables, le gouvernement peut immédiatement mobiliser les fonds nécessaires pour étendre le réseau électrique, sans attendre que les ménages remboursent leurs frais de branchement étalés sur plusieurs années. Cette approche permet de surmonter le principal défi financier du programme, à savoir la liquidité, et d'accélérer considérablement le rythme de l'électrification sur l'ensemble du territoire.
L'opération se décline en une offre de trois types d’obligations, avec des rendements attractifs pour les investisseurs : 7,50 % pour les titres à 7 ans, 8,0 % pour ceux à 10 ans et 8,5 % pour les titres à 15 ans. Ce mécanisme attire un large éventail d'investisseurs, y compris ceux ayant un penchant pour le financement à impact social, faisant de la Côte d'Ivoire, un précurseur dans la région en matière de financements innovants pour le développement des infrastructures.
Un projet à fort impact
Au-delà de l'aspect purement financier, le ministre Mamadou SangafowaCoulibaly a souligné l'impact social profond et multidimensionnel du PEPT. L'électrification va bien audelà de la simple lumière domestique ; elle est un catalyseur de développement humain et économique. Avec l’accès à l’électricité, des millions de foyers ivoiriens voient leur quotidien transformé. L'éclairage facilite l'éducation des enfants le soir, leur permettant d’étudier et de faire leurs devoirs dans de meilleures conditions.
L'énergie électrique stimule également le développement d'activités génératrices de revenus, encourage l'entrepreneuriat local et facilite l'accès aux technologies de communication et de divertissement. L’électrification rurale, en particulier, réduit l'exode vers les villes en améliorant les conditions de vie dans les zones reculées. Ce programme s'inscrit pleinement dans la vision présidentielle d'un développement inclusif et équitable, où l'accès aux services essentiels est une priorité pour tous les Ivoiriens. Le succès de cette initiative est démontré par les chiffres : le nombre d'abonnés est passé d'un peu plus d'un million en 2011 à près de 5 millions, fin juin 2025, une progression remarquable de 339 %. Cette seconde phase de titrisation, après le succès d'une première levée de 60 milliards en 2023, confirme la confiance des marchés dans ce modèle, consolidant la position de la Côte d'Ivoire comme un leader de l'innovation financière en Afrique de l'Ouest.
Joël DALLY