
Arrêté à Paris à l’été 2024, Sami D., un Algérien de 39 ans, est au cœur d’une procédure judiciaire internationale qui pourrait lui valoir une prison à vie aux États-Unis.
Accusé de fraudes électroniques massives et d'usurpation d'identité, il est actuellement sous bracelet électronique en France, en attendant une décision sur une éventuelle extradition.
Des accusations lourdes et chiffrées
Selon le mandat américain émis depuis la Virginie en 2021, Sami D. aurait détourné des noms de domaine sur Internet, les revendant à des prix variant entre 60 000 et deux millions de dollars. À cela s’ajoute une charge pour usurpation de l’identité d’un juge, aggravant son dossier.
De plus, chaque infraction de fraude informatique est passible de 20 ans de prison, ce qui cumule à 200 ans pour les seuls délits électroniques. S’y ajoutent 2 ans pour usurpation aggravée et 5 ans pour falsification de signature : soit un total de 207 ans encourus, comme l’ont rappelé les magistrats lors de l’audience tenue ce mercredi à Paris.
Une bataille judiciaire à deux vitesses
L’homme, qui résidait auparavant à Dubaï, affirme être totalement innocent, indiquant qu’il aurait lui-même été victime d’une usurpation d’identité dans le passé. Son avocat, Me David-Olivier Kaminski, dénonce une justice américaine imprévisible, qualifiant le dossier d’« un loto judiciaire américain ».
Certes, les États-Unis évoquent des aménagements possibles : Réduction de peine de 58 jours par an; Possibilité de plaider coupable pour des peines allégées ; Accès à une éventuelle grâce présidentielle.
Cependant, l'avocat plaide le refus d'extradition, soulignant l’absence de garanties que son client reçoive une peine conforme aux standards de la justice française.
Verdict attendu le 3 septembre
La Cour d’appel de Paris rendra sa décision le 3 septembre, une date cruciale pour Sami D., qui joue non seulement sa liberté, mais aussi sa vie entière derrière les barreaux.